intersexuationExistrans 2018, pour les droits des personnes trans' et intersexes : "On est dans une situation d'urgence"

Par Youen Tanguy le 12/10/2018
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Le collectif Existrans organise ce samedi 13 octobre à Paris sa 22e marche, « contre l'expulsion, la mutilation et la précarisation des personnes trans' et intersexes ».

« La France expulse, mutile et précarise les personnes trans' et intersexes. » Ce samedi 13 octobre se tient à Paris la 22e édition de l'Existrans, une grande marche pour défendre les droits des personnes transgenres et intersexes. Et cette année, elle est plus nécessaire que jamais.

« On a voulu un mot d'ordre choquant car nous sommes dans une situation d'urgence, lâche d'emblée Max, porte-parole de la marche. Le meurtre de Vanesa Campos ou la découverte d'une 'brigade anti-trav à Paris nous restent en tête. Ce ne sont pas des événements malheureux, c'est le fruit d'inactions des politiques publiques et de la précarisation institutionnelle des trans'. »

Existrans 2018, pour les droits des personnes trans' et intersexes : "On est dans une situation d'urgence"

La double peine des personnes trans' séropositives

En ligne de mire du collectif : la loi « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel » votée en avril 2016. Les principales concernées, comme les associations rencontrées sont unanimes : la pénalisation des clients, permise par cette nouvelle législation, précarise et met gravement en danger les prostituées, comme l'expliquait récemment TÊTU dans un article.

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Des violences physiques qui s'ajoutent aux innombrables difficultés qu'ils ou elles rencontrent pendant leur parcours de transition (transphobie administrative, difficultés d'accès aux soins…).

« Les personnes trans' sont aujourd'hui constamment sommées de se justifier pour tout », déplore Max.

Le collectif dénonce avec la même véhémence la loi asile et immigration « qui promet de priver de recours des demandeur·euse·s d’asile trans et intersexes ». Comment ? En « allongeant la durée de rétention administrative » et en « expulsant des personnes séropositives vers des pays où elles seront en danger de mort, faute de traitements et de suivi disponibles ».

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La mutilation des personnes intersexes

Et les personnes intersexes ne sont malheureusement pas en reste. Encore aujourd'hui, une majorité d'entre elles souffrent des lourdes conséquences d'opérations réalisées durant leur plus jeune âge pour forcer leur corps à se rentrer dans un schéma binaire, strictement mâle ou femelle, du développement des caractéristiques sexuelles.

La France a été condamnée à trois reprises en 2016 par l'ONU pour ces opérations. En juillet dernier, le Conseil d'Etat a estimé qu'il fallait éviter d'opérer ces enfants lorsqu'ils sont nourrissons et a jugé préférable d'attendre qu'ils soient en âge de participer à la décision.

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Existrans dénonce « le silence assourdissant des politiques » sur la question et réclame « l'arrêt de ces pratiques des examens invasifs, du 'suivi' psychiatrique imposé, des 'traitements' hormonaux non consentis et des interventions chirurgicales superflues opérées sur les enfants et adolescent·e·s intersexes ».

Un die-in devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière

La manifestation débutera à 14 heures place de la bataille de Stalingrad à Paris pour s'achever place de l'Hôtel de Ville, où sera organisé un die-in. Un cortège composé uniquement de personnes trans' et intersexes racisées ouvrira la marche. Celle-ci comptera également un cortège pour les personnes sourdes, ainsi qu'un autre pour celles à mobilité réduite.

Un die-in est aussi prévu samedi matin à 11 heures devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière pour dénoncer les méthodes de la Société française d'étude et de prise en charge de la transidentité (Sofect). Récemment, un questionnaire proposé par un psychiatre avait déclenché la colère des associations et des concerné.e.s sur les réseaux sociaux. Elle feront entendre leurs voix ce samedi 13 octobre.

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Crédit photo : Existrans.