Une campagne unitaire a été lancée lundi 10 septembre 2018, à l'initiative du Collectif Intersexes et Alliés (C.I.A), appelant à l'arrêt des mutilations pratiquées sur les enfants intersexes en France.
Arrêter les violations des droits humains. Voilà l'objet de cette campagne unitaire, lancée par le Collectif Intersexes et Allié.e.s (C.I.A), lundi 10 septembre 2018. Le collectif exige la mise en place d'une circulaire de rappel à la loi, afin de préciser que "le droit des enfants à l’intégrité physique et sexuelle est un droit inaliénable".
"Aujourd’hui en France, les enfants intersexes sont toujours soumi-se-s à des opérations chirurgicales et des traitements hormonaux sans leur consentement éclairé et sans nécessité de santé. Ces actes constituent des violations des droits humains et ont été condamnés à plusieurs reprises par l’ONU en 2016", écrit le collectif en préambule de son communiqué.
C'est parti !
Le Collectif Intersexes et Allié.e.s lance une campagne unitaire pour l'arrêt des #mutilations des enfants #intersexes :https://t.co/T4u2P747fr#stopmutilationsintersexes#ceserasonchoix— Collectif Intersexes et Allié.e.s (@IntersEtAllieEs) September 10, 2018
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Mobilisation de la société civile
Le communiqué a été signé par de nombreuses associations comme le Planning Familial, FierEs, SOS Homophobie, Acceptess-T ou Bi'Cause, mais aussi par des personnalités d'horizons divers et variés, enseignants chercheurs, youtubeurs, médecins ou dessinateurs. Le Collectif Intersexes et Allié.e.s, contacté par TÊTU, explique avoir voulu attirer l'attention de la société civile, sur une urgence sociale :
"Nous avons lancé cette campagne car, malgré les condamnations de l'ONU, le rapport du Sénat, les recommandations de la Dilcrah et du Conseil d'Etat, le sujet n'est toujours pas à l'agenda politique. Nous souhaitons une mobilisation de la société civile pour obtenir l'attention des ministres de la Santé et de la Justice. Il y a urgence car, tous les jours, des enfants intersexes continuent à être mutilé.e.s et/ou hormoné.e.s contre leurs volontés. Il s'agit de violences qui ont des conséquences graves et bien connues sur la santé psychique et physique de ces enfants."
Et sur Twitter, l'association n'a pas hésité à interpeller directement les ministres de la Santé et de la Justice, Agnès Buzyn et Nicole Belloubet :
#stopmutilationsintersexes#ceserasonchoix @MinSoliSante @justice_gouv @agnesbuzyn @NBelloubet : faites cesser ces pratiques !
— Collectif Intersexes et Allié.e.s (@IntersEtAllieEs) September 11, 2018
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Une pétition a été lancée sur le site Change.org pour porter ces revendications. Elle a déjà récolté plus de 3 000 signatures en 24 heures.
La campagne intervient deux mois après la diffusion d'un rapport sur la bioéthique par les sages du Conseil d'Etat. La plus haute juridiction administrative française a notamment préconisé l'arrêt des opérations sur les enfants qui ne sont pas en âge de prendre une telle décision. Le rapport avait été salué par les associations pour sa portée historique et symbolique.