Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale ce mercredi 17 octobre, le député Pierre-Yves Bournazel a interpellé Marlène Schiappa sur la multiplication des agressions homophobes ces dernières semaines.
« Ces actes de haine et de violence sont inadmissibles ! Dans notre République, on ne peut accepter que des femmes et des hommes craignent pour leur sécurité en raison de ce qu'ils sont ! » Lors des questions au gouvernement ce mercredi 17 octobre, le député et conseiller de Paris (Agir), Pierre-Yves Bournazel, a tiré la sonnette d'alarme sur la multiplication des agressions homophobes ces dernières semaines.
« Quels sont les moyens et les mesures immédiatement opérationnels que le gouvernement compte prendre afin de mettre fin à ces violences homophobes insupportables ? », a-t-il lancé à la secrétaire d'État en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Marlène Schiappa, déclenchant une standing ovation dans l'hémicycle.
Agressions homophobes à Paris : "Ces actes de haine et de violence sont inadmissibles ! Dans notre République, on ne peut accepter que des femmes et des hommes craignent pour leur sécurité en raison de ce qu'ils sont !" @pybournazel. #DirectAN @DILCRAH @SOShomophobie @UHomophobie pic.twitter.com/qWctL2HmHH
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Un tiers pour la lutte contre les LGBTphobies
Invitée à répondre, Marlène Schiappa a rappelé que « le gouvernement, dans sa totalité, condamne fermement et sans aucune réserve, tous les actes homophobes, transphobes, LGTphobes, où qu’ils aient lieu » (oubliant au passage nos ami.e.s bisexuel.le.s). Avant d'ajouter : « Avec la Dilcrah, que vous avez citée Monsieur le député, nous avons lancé un appel à projets de deux millions d’euros en direction des associations pour faire en sorte de mettre en place des projets qui viennent compléter celui qui a été annoncé par le ministre Jean-Michel Blanquer de lutte contre l’homophobie dès l’école, ou les travaux qui sont menés avec la ministre du Travail Muriel Pénicaud main dans la main afin de lutter partout contre ce fléau ».
Une déclaration qui peut laisser croire que cet appel à projets a été lancé en réaction à cette recrudescence de haine homophobe, et que l'intégralité des deux millions d'euros sont destinés à la lutte contre les LGBTphobies. Dans la matinale de LCI ce jeudi 18 octobre, Christophe Beaugrand s'est d'ailleurs laissé tromper par cette annonce : « Pour lutter contre ces agressions, Marlène Schiappa vient de lancer un déblocage de deux millions d'euros supplémentaires pour les associations luttant contre l'homophobie », a-t-il ainsi affirmé.
Or cet appel à projets, lancé le 1er octobre, existait déjà en 2017. Rien de nouveau, donc. Il concerne surtout les discriminations au sens large : sur l'enveloppe totale, 1,5 million concerne le racisme et l'antisémitisme, et 500.000 euros sont destinés aux thématiques LGBT.
Piloté par les préfets de département, cet appel vise à soutenir des initiatives liées à l’information, la prévention, la formation et l’aide aux victimes, ainsi que des actions de communication et l’organisation d’événements. « L'an dernier, 212 projets ont été financés dans le domaine LGBT. Mais s’il faut mettre un peu plus d’argent cette année, on le fera », précise à TÊTU Frédéric Potier, délégué interministériel à la Dilcrah.
Agressions homophobes à Paris : "Le gouvernement lutte contre lâhomophobie sur lâensemble du territoire pour faire en sorte que personne ne soit insulté, discriminé, frappé, en raison de sa vie amoureuse", assure @MarleneSchiappa.#DirectAN pic.twitter.com/61OospIXdY
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« Ça ne suffit pas »
Une annonce trompeuse et bien maigre compte-tenu de la situation préoccupante des personnes LGBT, pour Joël Deumier, président de SOS Homophobie : « Cet appel à projets n'est pas nouveau. C'est une enveloppe d'argent pour les associations, mais il faut que les pouvoirs publics ordonnent leurs propres politiques. Marlène Schiappa compte sur les associations, mais ça ne suffit pas », répond-t-il à TÊTU.
Ce 18 octobre, les associations LGBT+ sont reçues par la Dilcrah, Marlène Schiappa et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. En attendant des mesures concrètes, SOS Homophobie et l’Inter-LGBT appellent d'ores et déjà à un grand rassemblement contre les LGBTphobies, ce dimanche 21 octobre à Paris.
Crédit photo : capture LCP.