LGBTQI+Hausse alarmante des actes LGBTphobes au Chili

Par Youen Tanguy le 22/03/2019
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Les cas de discriminations homophobes et transphobes au Chili ont augmenté de 44% en un an, la plus forte hausse en 17 ans dans ce pays réputé conservateur.

C'est une hausse pour le moins alarmante. Les actes LGBTphobes ont augmenté de 44% en 2018 au Chili, selon le dernier rapport du Mouvement pour l'intégration et la libération homosexuelle (Movih). "968 plaintes (...) fondées sur l’orientation sexuelle ou sur l'identité de genre" ont été relevées par l'organisation, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré dans ce pays depuis le lancement du rapport en 2002.

Pour produire ce document, l'ONG a travaillé en collaboration avec les forces de l'ordre. Parmi les plaintes, déposées auprès de la police par les victimes ou leurs proches, on dénombre notamment trois homicides, 58 agressions physiques ou verbales ainsi que 28 faits de discrimination sur le lieu de travail.

"Inertie" des organismes d'Etat

Cette augmentation s’explique par "l’inertie" des organismes d'Etat à mettre en place des politiques publiques contre la discrimination, telles que des campagnes de prévention ou de santé visant à "éduquer la population" sur la thématique de l'homophobie, dénote Oscar Rementeria, porte-parole du Movilh.

À cela s'ajoute l'arrivée de "leaders d'opinion ultra-conservateurs", affiliés à des partis d'extrême droite ou à des groupes religieux qui, selon le Movilh, ont alimenté la haine à l’encontre les communautés LGBTI, affirme Rementeria.

Selon le rapport, c’est dans les institutions publiques que les plaintes de ce type ont le plus augmenté et plus particulièrement au sein de la police : on y observe une augmentation de 1500% des dénonciations de "coups, de tortures et de vols" entre 2017 et 2018. Un chiffre à peine croyable.

Manifestation pacifique organisée samedi

La première loi sur la discrimination, appelée 'loi Zamudio' date de 2012, elle a été votée lors du premier mandat du président de droite, Sebastian Piñera. Elle a été adoptée en mémoire de Daniel Zamudio, jeune homosexuel assassiné par un groupe néo-nazi.  

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Le Movilh a annoncé qu'une manifestation pacifique aurait lieu samedi 23 mars afin de protester contre la visite du président d'extrême droite brésilien Jair Bolsonaro, réputé pour ses propos homophobes, qui doit rencontrer son homologue chilien, Sebastian Piñera.

(Avec AFP)

Crédit photo : Movilh Chile / Facebook.