Le Festival de Cannes, qui se déroulera du 14 au 25 mai, a dévoilé ce 18 avril la liste des films sélectionnés pour sa 72e édition. Parmi les longs-métrages présentés dans la sélection officielle, trois sont queer.
Pierre Lescure a ouvert la conférence de presse avec tendresse, en ce 18 avril, jour de l'annonce de la sélection officielle de la 72e édition du Festival de Cannes. Il s'est adressé avec empathie et bienveillance à Agnès Varda, réalisatrice de la Nouvelle Vague, décédée le 29 mars 2019. "Elle symbolise ce qu'est le Festival. C'était une femme engagée, qui a embrassé toutes les disciplines de la création et accueilli les jeunes artistes", a-t-il lancé, avant de céder la parole au délégué général Thierry Frémaux pour l'annonce des films sélectionnés.
Alors que la 71e édition du Festival avait notamment récompensé "Girl", du Belge Lukas Dhont, qui a obtenu la Caméra d'Or, plusieurs films en compétition cette année sont queer. Parmi eux, le très attendu nouveau long-métrage de Xavier Dolan.
"Matthias et Maxime", de Xavier Dolan
Trois ans après y avoir remporté le Grand Prix du jury pour "Juste la fin du monde", le très prolifique Xavier Dolan fait de nouveau partie de la sélection du Festival de Cannes, avec "Matthias et Maxime". Le cinéaste y tient lui-même le rôle d'un jeune homme aux côtés de l'acteur Gabriel D’Almeida Freitas. Le tout dans un film intimiste montrant l'amitié d'une bande d'amis, chamboulée lorsque deux d'entre eux commencent à éprouver des sentiments amoureux l'un pour l'autre.
Sur son compte Instagram, le réalisateur québécois a partagé son bonheur de voir son film dans la sélection officielle. "C’est un honneur de pouvoir retourner à Cannes. Je suis tout particulièrement heureux d’y emmener 'Matthias et Maxime', un film sur l’amitié, fait entre amis, et de pouvoir partager avec ces amis-là cet univers, cet environnement où j’ai vécu tant d’émotions depuis 'J’ai tué ma mère', il y a 10 ans. L’expérience s’annonce aussi commémorative que différente et nouvelle, déjà", a-t-il réagi.
"Portrait de la jeune fille en feu", de Céline Sciamma
Plus de 10 ans après "La Naissance des pieuvres", Céline Sciamma et Adèle Haenel sont de nouveau - on devrait-on plutôt dire enfin - réunies au cinéma. On sait pour l'instant peu de choses de l'histoire du "Portrait de la jeune fille en feu" qui les réunit. Si ce n'est qu'elle se déroule sur une île isolée en Bretagne, à la fin du XVIIIe siècle, où une peintre est mandatée pour faire le portrait de mariage d’une jeune femme. Et que le tournage très discret s'est déroulé sur la magnifique côte sauvage, sur la presqu'île de Quiberon, dans le Morbihan. Un lieu qui a fait naître un sourire "sur le visage de Céline, jusque-là fermé et soucieux", selon la productrice interviewée par Le Télégramme.
"Roubaix, une lumière", d'Arnaud Desplechin
Léa Seydoux et Sara Forestier en toxicomanes, alcooliques et amantes. Pour "Roubaix, une lumière", Arnaud Desplechin s'est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé à Roubaix en 2002. Deux jeunes femmes - Claude et Marie dans le film - avaient alors été placées en garde à vue pour le meurtre d'une vieille dame. Les voisines de la victimes avaient longtemps nié avant de finir par tout avouer. Face à elles, ce sont Roshdy Zem et Antoine Reinartz qui incarnent les deux policiers en charge de l'enquête.
Parmi les films hors compétition, soulignons également la sélection du biopic "Rocketman" de Dexter Fletcher sur la vie d’Elton John. Un long-métrage qui devrait par ailleurs offrir de belles scènes de sexe gay - si elles ne sont pas censurées. "Les trucs que nous avons tournés sont assez explicites. C’est la raison pour laquelle j’ai joué dans ce film", confiait récemment dans une interview Taron Egerton, qui incarnera le chanteur britannique.
Crédit photo : montage Shayne Laverdiere / Pyramide Distribution.