écologieSauver la planète serait "trop gay" pour certains hommes hétérosexuels

Par Alexis Patri le 06/08/2019
reclycage planète

Des chercheurs ont identifié que certains hommes considèrent le recyclage comme "un comportement féminin", qui remettrait en cause leur hétérosexualité.

On aurait envie d'exploser de rire si une catastrophe écologique n'était pas en jeu. Conscients que l'humain détruit la planète, certains hommes hétérosexuels rechignent pourtant à certains gestes simples, par simple fragilité. C'est ce qu'a montré une étude de l'université de Pennsylvanie publiée en juin 2019 et intitulée "Flexibilité et conformité de genre : les conséquences sociales de la participation à des comportements pro-environnementaux masculins et féminins".

En 2016, cette équipe de quatre scientifiques a observé que certains gestes écologiques étaient considérés comme "féminins" ou "masculins". Les scientifiques ont également demandé aux 960 participant.e.s d'imaginer le genre d'un personnage fictionnel, d'après ses comportements. Puis de les placer sur une échelle de 0 à 10, allant de la stricte hétérosexualité à la stricte homosexualité.

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Recycler, utiliser des cabas réutilisables, isoler des fenêtres, éteindre la climatisation... Toutes ses actions ont été majoritairement associées à une femme par les participants hétéros. Quand il leur était annoncé que le personnage était un homme, une large majorité le considérait comme étant homosexuel.

Présomption d'homosexualité

Le cliché "homme aux 'comportements féminins" = homme gay" a donc la vie dure. Mais selon Janet K. Swim, qui a dirigé cette étude, ce stéréotype a des conséquences concrètes sur la planète. "Certains pourraient ainsi éviter certains comportements à cause de la manière dont ils imaginent qu'ils seront perçus", écrit-elle. Autrement dit, certains hétéros anticipent qu'ils pourront passer pour homos (quelle horreur !) et refusent certains gestes écologiques.

On pourrait se rassurer en se disant que la majorité de la pollution humaine ne vient pas des particuliers, mais des grandes entreprises. Sauf que ces dernières sont très largement dirigées par ces mêmes hommes hétérosexuels.

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