dragExplorez l'univers du drag avec le podcast "Flamboyantes"

Par Alexis Patri le 07/08/2019
podcast Flamboyantes

Un jeudi sur deux, Arthur Lefebvre donne la parole à des drag-queens et des club-kids, au micro du podcast "Flamboyantes".

"Intense passion". C'est avec cette formule plutôt énigmatique qu'Arthur Lefebvre clôt chaque volet de son podcast "Flamboyantes". Ce pourrait être aussi une belle définition de l'activité des drag-queens et des club-kids qu'il interviewe un jeudi sur deux. Des épisodes de 30 à 40 minutes où un artiste nous parle de son travail, mais aussi du message queer inhérent au drag. 

Le jeune homme de 20 ans a découvert cet univers en commençant à fréquenter les nuits gays parisiennes. "J’ai commencé à rencontrer des drag-queens et je les ai trouvées puissantes, se souvient-il pour nous. Leur façon de se réinventer aux yeux des autres et de la société m’a tout de suite intéressé."

https://twitter.com/Flamboyantes/status/1156890921268629504

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Aller au-delà du visuel

Pour lancer "Flamboyantes", le jeune parisien a créé Mauvaises Têtes, son propre studio de podcast. Le format audio permet selon lui d'obtenir "une authenticité et une proximité" absentes d'autres formats.

"Je trouve que l’on s’arrête trop sur l’aspect visuel du drag, observe-t-il. C’est bien entendu fondamental. Mais faire du drag, c’est aussi dire quelque chose des codes sociétaux. C’est interroger l’identité." Un message que l'auditeur.rice perçoit d'autant mieux qu'il écoute les invité.e.s, plutôt que de les regarder parler.

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Cette portée politique du drag, Arthur Lefebvre l'a découverte au fil de ses rencontres avec différents artistes. On la retrouve dans "Flamboyantes". "C’est le cas d’Étienne, qui apprend à accepter son corps grâce à son personnage de La Poutre", cite-il en exemple. Dans son quatrième épisode, la drag-queen Clémence Trü lui a parlé de questionnement de la notion de féminité. Le club-kid Klaus a, lui, expliqué le principe du queer, ainsi que son histoire. "C’est quelque chose de beau et de nécessaire."

Une scène parisienne pléthorique

À Paris, où vit et travail Arthur Lefebvre, la scène drag est florissante. Pour certain.e.s, elle déborderait même presque. Lui y voit autant d'avantages que d'inconvénients. "Cela signifie que de plus en plus de jeunes personnes queer se sentent assez libres pour s’inventer un personnage et le montrer", explique-t-il, avant de nuancer. "La popularisation d’une telle sous-culture, notamment depuis 'RuPaul's Drag Race', a tendance à amoindrir l’aspect politique que représente le drag et la culture queer de manière générale. Mes invité.e.s le disent souvent."

Dans cette scène riche, il choisit donc les drag-queens et club-kids qu'il invite en fonction de l'intérêt de leur discours et de la portée politique de leurs performances.

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Arthur Lefebvre continue de travailler sur de nouveaux épisodes. Et "Flamboyantes" poursuit la diffusion quinzomadaire pendant l'été. "En espérant que de nouveaux auditeurs et de nouvelles auditrices nous découvrent entre deux baignades." Nouvel objectif pour le jeune homme : interviewer des drag-queens et club-kids venus d'autres grandes villes françaises. 

Les épisodes sont disponibles sur le site de "Flamboyantes" et les applications de podcast.

Crédit photo : Arthur Lefebvre & Mauvaises Têtes / De haut en bas, à gauche : Klaus, Minima Gesté, Clémence Trü. À droite : La Poutre, Calypso Overkill, Sasha Kills.