La conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme se tient du mercredi 9 au jeudi 10 octobre à Lyon. L'objectif : collecter 14 milliards de dollars.
La 6è conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida se tient de mercredi après-midi à jeudi à Lyon (Rhône). L'évènement, qui doit réunir près de 700 participants, dont 10 chefs d'Etat et de gouvernement, le milliardaire Bill Gates ou le chanteur Bono, sera scruté de près.
C'est la première fois que la France accueille cette conférence qui doit permettre de collecter les contributions financières : "au moins 14 milliards de dollars", a affirmé Emmanuel Macron il y a deux semaines à l'assemblée générale de l'ONU. "Plus personne ne peut comprendre que pour des raisons financières (...) il soit aujourd'hui impossible d'accéder à des traitements pour prévenir ou guérir de telles maladies", a-t-il ajouté.
"Dans le contexte actuel, toute augmentation importante au-delà des 12,2 milliards de dollars" récoltés il y a trois ans, lors de la dernière conférence de refinancement du Fonds mondial, "sera considérée comme un succès", explique l'Elysée à l'AFP.
Pour le Fonds mondial, passer la barre des 14 milliards d'euros est le "minimum" si l'on veut atteindre l'objectif fixé par l'ONU : mettre fin d'ici à 2030 aux épidémie de sida, paludisme et tuberculose. Mais selon plusieurs ONG, il faudrait plutôt tabler entre 16,8 et 18 milliards d'euros.
Un objectif insuffisant ?
Plusieurs pays ont déjà annoncé le montant de leur contribution. Le premier donateur reste les Etats-Unis qui va contribuer à hauteur de 4,68 milliards de dollars (+9%). Le Royaume-Uni se place en deuxième position (1,7 milliard de dollars) et l'Allemagne en troisième (environ 1,1 milliard de dollars), soit une augmentation de 18% pour ce pays frontalier de la France.
Le Luxembourg, l’Irlande, le Portugal, le Japon, la Suisse, le Canada et le Royaume-Uni ont annoncé des contributions en forte hausse, allant de 5 à 50 %.
Pour espérer atteindre l'objectif de 14 milliards, le montant engagé par la France sera donc décisif. Un montant qui n'a pas augmenté depuis 2010 (1,08 milliard d'euros). Dans une tribune publie dans Le Monde, 200 ONG ont appelé l'hexagone a augmenté sa contribution de 25%. "La France sera à la hauteur de son statut de deuxième contributeur historique", a répondu l'Elysée. L'annonce officielle sera faite jeudi 10 octobre par Emmanuel Macron.
"Ne pas rater le train vers la fin du sida"
Le 2 octobre dernier, l'association Aides a investi le parvis de la Gare de Lyon à Paris pour demander à Emmanuel Macron de "ne pas rater le train vers la fin du sida".
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"Un relâchement des financements internationaux provoquerait une reprise en force des épidémies et la riposte pour en reprendre le contrôle serait encore plus onéreuse", estime auprès de l'AFP Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du VIH et présidente de Sidaction.
Créé en 2002, le Fonds mondial est un partenariat original entre Etats, société civile, secteur privé et malades. Ses fonds vont pour moitié à la lutte contre le sida et pour moitié au paludisme et la tuberculose.
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