Un Américain, condamné à mort pour le meurtre d'un homme il y a 27 ans estime que son procès a été entaché par des préjugés sur son homosexualité. Ses avocats ont saisi la Cour suprême pour tenter d'obtenir un sursis.
Il doit recevoir une injection létale ce lundi 4 novembre. Les avocats de Charles Rhines, condamné à mort il y a 27 ans pour le meurtre d'un employé lors du cambriolage d'un magasin du Dakota du Sud, ont saisi la Cour suprême des Etats-Unis pour tenter d'obtenir un sursis de dernière minute.
Les avocats demandent un réexamen du dossier de leur client sur la base de nouveaux témoignages qui montreraient que son procès n'a pas été équitable.
"Les gens doivent être punis pour ce qu'ils font pas ce qu'ils sont"
Selon leur requête, que l'AFP a pu consulter, un des membres du jury avait à l'époque refusé de le condamner à la réclusion à perpétuité sous prétexte que ce serait "l'envoyer où il rêve d'être : avec des hommes en prison". Un autre juré aurait évoqué de "nombreuses discussions autour de son homosexualité", teintées de "beaucoup de dégoût".
Cette initiative a obtenu le plein soutien de l'association de défense des droits civiques (ACL), qui a estimé par la voix de son avocate Ria Tabacco Mar, que "les gens doivent être punis pour ce qu'ils font pas ce qu'ils sont".
Première demande l'an dernier
Les avocats de Charles Rhines avaient déjà demandé à la Cour suprême de se saisir de ce dossier en 2018. Ils souhaitaient ainsi élargir une de ses décisions datées de 2017, permettant la levée du secret des délibérations entre jurés lorsque des soupçons de racisme existaient.
"Tout comme les préjugés racistes, les préjugés homophobes n'ont pas de place dans le système de justice criminelle, expliquait alors l'avocat Shawn Nolan. Les deux diminuent la confiance du public dans l'équité du système". Une demande à laquelle la Cour suprême avait répondu par la négative.
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De son côté, le bureau du procureur général du Dakota du Sud avait réfuté ces accusations, assurant que les jurés avaient pris leur décision sur la base d'un enregistrement des confessions de l'accusé. Selon lui, Charles Rhines "riait" lors de ses aveux et avait comparé les spasmes de la victime à ceux d'"un poulet décapité", précise l'AFP.
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