La Manif pour tous a manifesté tour à tour à proximité de l'Elysée et de l'Assemblée nationale. Deux lieux parfois interdits aux manifestations. Des internautes s'en sont émus, dénonçant un supposé "deux poids, deux mesures" avec d'autres mouvements sociaux. La préfecture s'explique.
Dimanche 8 mars, en début d'après-midi, cent militantes de La Manif pour tous déguisées en Marianne pour "défendre les droits des femmes et dire non à la GPA" ont manifesté sur le pont de la Concorde, devant l'Assemblée nationale. La date du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, a été opportunément choisie. "Le business de la procréation et de la filiation-fiction est intolérable et contraire aux droits des femmes, à leur dignité et à celle des enfants", estime la porte-parole de l'association Ludovine de La Rochère dans un communiqué.
Mercredi, câétait Place Clemenceau à 100m de lâElysee. Aujourdâhui, câest devant lâAssemblée nationale. 2 lieux interdits aux manifs. Curieusement pas de LBD dâarrestations ou de manifestants tirés par les cheveux, piétinés, blessés.
2 poids, 2 mesures ?https://t.co/wmSnAgT38N— pablo pillaud-vivien (@ppillaudvivien) March 8, 2020
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Vêtues de noir, coiffées d'un bonnet phrygien, une écharpe tricolore en travers, les manifestantes se tenaient toutes devant des caddies remplis de bébés en plastique et de faux billets de banque, où l'on pouvait lire "Stop au business de la procréation", d'après un journaliste de l'AFP cité par Europe 1. "Les femmes ne sont ni à vendre, ni à louer, pas pour une heure, pas pour neuf mois", a lancé au micro Ludovine de La Rochère.
"Deux poids, deux mesures ?"
L'emplacement de la manifestation a fait réagir certains internautes. Sur son compte Twitter, le journaliste Pablo Pillaud-Vivien, responsable éditorial de la revue Regards, a écrit : "Mercredi, c’était Place Clemenceau à 100 mètres de l’Élysée. Aujourd’hui, c’est devant l’Assemblée nationale. Deux lieux interdits aux manifs. Curieusement pas de LBD d’arrestations ou de manifestants tirés par les cheveux, piétinés, blessés. Deux poids, deux mesures ?"
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La Manif pour tous a en effet manifesté mardi 3 mars place Clemenceau, à 650 mètres du palais de l'Élysée, tout comme le mardi précédent - le rassemblement avait été autorisé in extremis par la préfecture de police de Paris qui voulait initialement l'interdire pour des risques de trouble à l'ordre public. Le 7 février dernier, une manifestation des Gilets Jaunes qui devait aboutir rue du faubourg Saint-Honoré, aux abords de l'Elysée, avait, elle, été interdite. Quant à la manifestation sur le pont de la Concorde, la préfecture de police de Paris, contactée par TÊTU, confirme qu'elle était bien déclarée. Et que, si un arrêté préfectoral daté du 8 mars interdisait bien de manifester "aux abords" de l'Assemblée nationale, cette mobilisation se trouvait "en dehors" du périmètre concerné.
Crédit photo : Ericwaltr / Wikimedia Commons