HongrieLa France, le Royaume-Uni et la République tchèque condamnent l'offensive anti-LGBT+ en Europe de l'Est

Par Timothée de Rauglaudre le 22/06/2020
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Dans une tribune, les ministres des Affaires européennes de la France, de l'Allemagne et de la République tchèque condamnent la régression des droits LGBT+ en Europe de l'Est... sans jamais nommer la Pologne et la Hongrie.

La France, l'Allemagne et la République tchèque ont dénoncé jeudi 18 juin les discriminations visant les personnes LGBT+ en Europe, notamment à l'Est, a-t-on appris de l'AFP. "La situation des personnes LGBTQ (Q pour queer) reste très préoccupante, certains dirigeants nationaux remettant même en cause les campagnes en faveur de leurs droits", écrivent la Française Amélie de Montchalin, l'Allemand Michael Roth et le Tchèque Ales Chmelar, tous trois chargés des Affaires européennes dans leur pays, dans une tribune parue sur le site du média politique américain Politico.

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Le président polonais sortant Andrzej Duda, candidat à sa réélection le 28 juin, s'est ainsi engagé à soutenir la famille polonaise traditionnelle mais aussi à "protéger les enfants contre l'idéologie LGBT" et empêcher sa propagation "dans les institutions publiques". Nombre d'entités territoriales polonaises, souvent liées au parti national-conservateur Droit et Justice (PiS), ont aussi adopté des résolutions pour se déclarer "zones libres de l'idéologie LGBT" dans ce pays très catholique. Le président Duda lui-même a signé, mercredi 10 juin, une "Charte pour la famille" directement inspirée de ces résolutions locales.

Hausse des discriminations en Europe

"Nous condamnons fermement toute mesure d'exclusion et de discrimination et désapprouvons fermement les restrictions aux droits humains et à l'égalité", notamment le refus de toute reconnaissance légale des personnes transgrenres, poursuivent les trois ministres, qui ne nomment pourtant explicitement ni la Pologne ni la Hongrie, dont les gouvernements prennent tous deux une pente de plus en plus anti-LGBT+. La Hongrie entend ainsi définir le genre par le "sexe biologique basé sur la naissance et le génome". Les personnes transgenres, opérées ou non, ne seraient alors plus autorisées à demander un changement de sexe auprès de l'état civil, comme c'est le cas actuellement.

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"Nous sommes particulièrement alarmés par les conclusions d'un rapport publié par l'Agence européenne des droits fondamentaux en mai, écrivent encore Montchalin, Roth et Chelmar. Selon l'enquête, 43 % des personnes LGBTQ dans l'UE ont été victimes de discrimination au cours des 12 derniers mois, soit une augmentation de 6 points de pourcentage par rapport à la dernière enquête de 2012. Pour les personnes transgenres, ce chiffre est passé à 60 %. (...) La discrimination est une violation des droits de l'homme qui ne devrait avoir lieu nulle part dans le monde. Nous sommes cependant fermement convaincus que l’Europe devrait jouer un rôle moteur dans la protection et la promotion de l’égalité pour tous."

 

Crédit photo : Jonathan Sarago/Wikimedia Commons