LGBTphobieÀ Toulouse, la campagne municipale se clôt sur une affaire d'homophobie

Par Nicolas Scheffer le 26/06/2020
Marche des Fiertés ou Gay pride devant la mairie de Toulouse : Capitole

Un soutien de Jean-Luc Moudenc a qualifié Antoine Maurice, tête de liste adverse, de "tarlouze". Un propos homophobe "inacceptable". Employé du groupe majoritaire au conseil municipal, il a été mis à pied.

À Toulouse, la campagne pour le second tour de l'élection municipale se clôt sur des accusations d'homophobie. François Piquemal, candidat en 5ème position sur la liste d'union de la gauche Archipel citoyen a publié une capture d'écran qui fait froid dans le dos. Sur Facebook, un certain Laurent Conreur y commente une interview que le candidat a donnée à Actu.fr : "A vomir aussi laid que ta tarlouze de tête de liste. Mazeltov pour les bons".

"Son jugement esthétique n'est pas un soucis, j'ai renoncé à Mister France il y a longtemps", lui répond ironiquement François Piquemal. En revanche, "son homophobie crasse et assumée elle est inacceptable", poursuit le candidat. Une autre capture d'écran montre des dizaines de messages privés insultants envoyés au candidat, avant de lui proposer un débat sur le logement et la précarité. "Je veux tout faire pour vous affronter demain car samedi (le jour où les candidats n'ont plus le droit de faire campagne, ndlr), c'est fini. Société civile contre fascisme d'extrême gauche", écrit-il.

"Quelqu'un de subalterne"

Laurent Conreur est toutefois présenté à tort par François Piquemal comme membre du cabinet du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Mais s'il n'est pas membre de l'équipe rapprochée de l'édile sortant, il s'agit bien d'un soutien. "C'est quelqu'un de subalterne", assure un observateur de l'élection. L'homme était cependant un employé du groupe majoritaire au conseil municipal... jusqu'à cet événement. L'équipe du candidat a qualifié ces propos "d'inacceptables". "Cet employé s'est vu notifier une mise à pied à titre conservatoire. Une procédure disciplinaire est engagée", indique dans un communiqué Jean-Christophe Cheronnet, secrétaire général du groupe.

"Jean-Luc Moudenc a alimenté un climat de campagne délétère. Ce n'est pas la première fois que des propos homophobes ont été prononcés. Des trolls proches du candidat de la droite ont abondé les réseaux sociaux de photo d'Antoine Maurice qui avait mis du rouge à lèvre lors d'un karaoké en commentant 'La cage aux folles'", témoigne François Piquemal auprès de Têtu. Il annonce qu'il compte déposer une plainte.

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Deux jours avant le second tour, ces propos alimentent un peu plus les tensions à Toulouse. Le candidat Les Républicains et son rival écologiste Antoine Maurice sont au coude-à-coude dans les sondages. Le sujet des droits LGBT+ pourrait faire basculer l'élection : Antoine Maurice est ouvertement gay quand Jean-Luc Moudenc a manifesté son soutien à la Manif pour tous. Il a depuis célébré des mariages de couples de même sexe. Malgré tout, la situation des LGBT+ est loin d'être apaisée dans la capitale occitane. Selon le dernier rapport SOS homophobie, les violences signalées envers les personnes LGBT+ ont augmenté de 26 % en 2019.

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