Marlène Schiappa a annoncé que le gouvernement soutiendrait l'interdiction des "thérapies de conversion". Le gouvernement entend soutenir la fin de ces pseudo remèdes contre l'homosexualité via la loi contre les séparatismes.
L'ancienne ministre de l'Égalité femme-homme a annoncé l'intention du gouvernement de bannir les "thérapies de conversion". À quelques jours de l'annonce du plan d'action du gouvernement contre les LGBTphobies, la sortie paraît à contre-temps. D'autant qu'à notre connaissance, aucun des acteurs des droits des personnes LGBT+ ne s'attendait à ce que Marlène Schiappa ne s'aventure sur le sujet.
"Le gouvernement français veut interdire ces thérapies de conversion, comme le demandent des associations de protection des jeunes LGBT +. Des députés de la majorité nous ont fait part de leur souhait de le proposer par amendements via la loi sur laquelle nous travaillons : nous les soutiendrons avec Gérald Darmanin", dit-elle dans Le Parisien.
La France, en retard en Europe
Cette interdiction est très attendue. Depuis des mois, les associations alertent sur l'augmentation inquiétante du nombre de témoignages de jeunes embrigadés. Le Refuge a indiqué recevoir chaque mois une dizaine d'appels de jeunes victimes.
Ces "thérapies de conversion" promettent de changer l'orientation sexuelle des personnes pour prétendument les "soigner" de leur homosexualité. Mais ces pseudo remèdes font plus de mal que de bien et provoquent des dépression chez des jeunes particulièrement vulnérables. Elles sont dénoncées par le Parlement européen ainsi que le Haut-Commissariat des Nations unies qui appellent à leur interdiction.
En Europe, Malte et l'Allemagne (mais pour les mineurs seulement) sont les seuls pays qui interdisent explicitement ces pratiques. La Belgique et les Pays-Bas ont engagé les démarches pour faire de même.
Une proposition de loi déjà à l'étude
Dans les faits, Marlène Schiappa, qui rejoint le ministère de l'Intérieur en tant que ministre déléguée à la Citoyenneté, a expliqué que cette interdiction serait intégrée à la loi en préparation sur les "séparatismes", notamment islamique. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et elle soutiendront des "amendements". Mais c'est une proposition de loi à part entière qui avait été déposée, fin juin pour les interdire.
Cette PPL, comme on le dit dans le jargon, comprend la création d'une qualification pénale pour de tels faits, un volet sur la médecine, un rapport d'information qui permet de chiffrer le phénomène, une prose en compte éducative... La députée ouvertement lesbienne Laurence Vanceunebrock-Mialon (LREM) avait même obtenu que sa proposition soit inscrite à l'agenda parlementaire. La députée de l'Allier a visiblement appris par la presse que le gouvernement soutiendrait son combat contre les "thérapies de conversion"...
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