Du 23 au 25 juillet se déroulait le premier festival queer de l'histoire de Dieppe. Au programme : huit films ainsi qu'une Pride, le tout organisé par l'association God Save the Queer.
Le vieux dicton "plus on est de fous plus on rit" ne s'est pas vérifié le week-end du 23 au 25 juillet. Samedi, la ville de Dieppe, en Normandie a accueilli sa première Pride. Et c'est la toute récente association God Save the Queer qui s'est chargée de l'organisation. "Il n'y a pas eu grand monde", rapporte Angel, le vice-président de l'association qui a compté environ cinquante personnes. "On a eu quelques soucis au niveau de la communication. La mairie a partagé le programme la veille de l'événement." Mais malgré tout, les membres sont très satisfaits de cette grande première. "On a fait beaucoup de belles rencontres, ça nous a permis de parler tous ensemble", affirme-t-il joyeusement.
Angel et la présidente, Isabelle Serve, se rencontrent le 8 mars, à l'occasion de la journée de lutte pour les droits des femmes. "Il y avait beaucoup de jeunes queers et alliés. Au départ, on parlait de féminisme, puisqu'on était là pour ça, mais la conversation a rapidement dévié sur les sujets LGBTQI+." De fil en aiguille, ils ont une révélation : "On s'est dit qu'il fallait absolument organiser une Pride." C'est comme ça qu'ils créent une association, afin de faciliter les démarches liées à l'organisation. "Finalement, on s'est dit : 'Pourquoi on ne ferait pas un festival ?' On a eu un mois pour le mettre au point, tout est allé très vite."
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De la Pride au festival
Et pour cette première édition, Dieppe a aussi eu droit à tout un festival LGBTQI+ au cinéma Grand Forum. Du 23 au 25 juillet, une sélection de huit films a été présentée aux spectateurs ainsi qu'au jury présidé par la chanteuse et autrice Fabienne Thibeault. Un festival de cinéma queer qui tenait particulièrement à Nicolas Bellenchombre, secrétaire de God Save the Queer et à la tête de la salle de spectacle La Sirène à barbe. En parallèle, la marche a permis aux manifestant-es de se réunir et de célébrer la fierté au parc François-Mitterrand.
Avant de se pencher sur l'organisation, Angel avait l'impression qu'il n'y avait pas réellement de communauté queer en ville. "La communauté LGBT était invisible à Dieppe il y a encore quelques mois, explique le vice-président. Mais depuis la création de l'association, on remarque qu'il y a une grosse communauté. On a rencontré beaucoup de personnes qu'on ne connaissaient pas, qui étaient cachées, notamment des couples."
"Apporter de la visibilité aux personnes queers"
"Avec ce festival, on voulait vraiment apporter de la visibilité aux personnes queers. Avant l'association il n'y avait pas un drapeau dans Dieppe, même pendant le Mois des fiertés. Depuis, il y en a de plus en plus, on compte bien colorer toute la ville !" Le festival ainsi que la Pride ont même permis à l'association, qui jusqu'alors comptait onze personnes, de recruter une quinzaine de nouveaux membres. Un score qui aurait pu être plus élevé si l'événement s'était tenu plus tôt, ce qui était impossible au vu des délais à tenir. La prochaine édition aura lieu en juin pour attirer davantage de public. Les membres de God Save the Queer espèrent surtout que cette fois-ci, ils pourront organiser une Marche "non-statique".
Mais qui dit première fois dit aussi premières galères. Avec le pass sanitaire, qui entrait en vigueur à ce moment-là, certaines personnes n'ont pas pu se rendre au festival. "Au départ, il y avait plus de policiers qui contrôlaient les pass que de manifestants", plaisante le jeune homme. Le DJ qui devait animer la journée a également décommandé au dernier moment. Aucun problème pour Angel qui a directement demandé aux participants ce qu'ils voulaient écouter. Une playlist sur mesure pour un rassemblement festif en petit comité.
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