mariageMontpellier : deux pasteures lesbiennes se marient, leur union est bénie

Par Tessa Lanney le 27/07/2021
Pasteures lesbiennes

C'est au temple Maguelone de Montpellier que l'union d'Émeline et Agnès, toutes deux pasteures, a été bénie ce samedi 24 juin. Une première en France.

Une romance qui démarre sur les bancs de la faculté : jusqu'ici rien de bien extraordinaire. Pourtant, l'union d'Agnès et d'Émeline n'a rien d'orthodoxe. Toutes deux sont pasteures stagiaires au sein de l'Église Protestante Unie de France et se sont dit oui jeudi 22 juillet à la mairie de Jacou, dans l'Hérault. Le samedi suivant, leur union a été bénie au temple Maguelone de Montpellier. "Pasteures, lesbiennes et mariées. On aime bien insister dessus, on aime bien le dire pour en témoigner", affirme fièrement Agnès au micro de France Bleu. Le mariage de pasteures lesbiennes, une première en France et certainement le signe de l'évolution des mentalités.

C'est même la religion qui a permis aux deux femmes de se rencontrer. Émeline, âgée de 33 ans, et Agnès, 31 ans, évoluaient toutes les deux dans des milieux bien différents. Respectivement graphiste et ingénieure informatique, elles n'auraient jamais dû se rencontrer. Mais leur foi les amène à tout quitter pour la théologie et c'est lors de leur formation que leurs chemins se croisent. Pour les deux jeunes femmes, il était impossible d'envisager de se "marier sans demander une bénédiction".

Un signe d'ouverture encourageant

Et pour leur plus grand bonheur, l'Église Protestante Unie de France autorise les unions de couples de même genre depuis 2015. En effet, le mariage n'y a pas valeur de sacrement, comme dans la religion catholique. Son rôle est de bénir l'union civile célébrée au préalable. Si l'Église protestante fait preuve de plus en plus d'ouverture d'esprit, quelques difficultés demeurent : "Nous avons beaucoup d'encouragement même si dans le milieu de l'Église ce choix n'est pas accueilli facilement, il faut le dire aussi", confie Émeline à France Bleu.

Toutefois, le couple reste positif. "Agnès a parlé des réactions de nos communautés mais à l'extérieur c'est important de le faire, de le vivre, souligne Émeline. Quand nous avons reçu la bénédiction de notre mariage, les portes du temple sont restées ouvertes. C'est un beau signe d'ouverture. On a besoin de modèle pour savoir que c'est possible".

"Chaque génération a porté ses luttes"

Les jeunes femmes ont bien conscience que si elles peuvent aujourd'hui vivre et célébrer leur amour au grand jour, c'est grâce au long combat mené par leurs prédécesseur·e·s. "Nous sommes aujourd'hui au bénéfice de tout ce qui a été fait. Chaque génération a porté ses luttes, tient à rappeler Émeline. Il ne faut pas oublier que cela fait longtemps qu'il y a des pasteurs LGBT dans notre Église. Mais ils n'ont pas pu le dire ouvertement jusqu'à présent". Ce mariage, c'est la consécration de ces luttes, dont elles reprennent aujourd'hui le flambeau.

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