élection présidentielle"La GPA n'a pas à avoir cours en France", maintient Macron dans son programme

Par têtu· le 17/03/2022
Le candidat Emmanuel Macron a présenté son programme pour 2022

Le président sortant a repris son costume de candidat ce 17 mars pour une longue présentation à la presse de son programme pour l'élection présidentielle 2022. Questionné sur une éventuelle autorisation de la GPA en France, Emmanuel Macron maintient sa position : c'est un non catégorique.

Décidément, les politiques coincent sur la gestation pour autrui (GPA). Alors que la société française est en évolution sur la question de sa légalisation, l'opinion publique s'y montrant toujours plus favorable sondage après sondage, aucun candidat à l'élection présidentielle 2022 ne se risque à la promettre ; seul l'écologiste Yannick Jadot propose d'ouvrir le débat. Emmanuel Macron ne fait pas exception à la règle : interrogé sur ce point lors de la conférence de presse de présentation de son programme, ce jeudi 17 mars à Aubervilliers, le président sortant a maintenu son opposition ferme.

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"Sur la GPA, je n'ai absolument pas changé d'avis : je continuerai de proscrire cette pratique, a ainsi déclaré le président-candidat. Je considère que c'est une question de dignité des femmes et de leur corps, et je considère que la pratique de la GPA n'a pas à avoir cours en France."

En revanche, le candidat s'embrouille dans ses promesses concernant la reconnaissance de la filiation des enfants nés d'une GPA à l'étranger. En 2017, il écrivait dans une lettre aux Français : "Je m'engage à ce que les enfants issus de la GPA nés à l'étranger voient leur filiation reconnue à l'état civil français". Cinq ans plus tard à Aubervilliers, le candidat défend son bilan sur ce point sauf que dans la dernière loi bioéthique, La République en Marche (LREM) a fait voter la fin de l'automaticité de cette reconnaissance. Au grand dam de nombreux parlementaires… macronistes. Interrogé par têtu·, l'eurodéputé Pierre Karleskind, qui a été le relais LGBTQI+ de la campagne ne fait pas de commentaire.

"En France, je ne veux pas de la GPA"

Emmanuel Macron fait ensuite valoir son bilan en matière d'homoparentalité : "J'assume d'avoir par contre (…) accompagné en particulier les femmes qui souhaitaient avoir recours à la PMA, et la PMA pour toutes, elle, a pu, conformément à mes engagements de 2017, être légalisée".

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Ce faisant, Emmanuel Macron alimente l'idée largement répandue en France que la GPA serait un sujet uniquement pour les couples gays, alors que des couples hétérosexuels en situation d'infertilité y ont aussi recours, et espèrent sa légalisation. Ce sont d'ailleurs les époux Mennesson, Dominique et Sylvie, qui ont médiatisé cette question en France, avec leur combat pour obtenir la reconnaissance de leurs deux jumelles nées d'une GPA en Californie, gagné en 2019 en Cour de cassation après 19 ans de combat.

Macron 2022 aligné sur Macron 2017

Dans le dernier sondage sur le sujet, réalisé par l'Ifop pour l'Association des familles homoparentales (ADFH) et têtu·, l'opinion publique apparaît de manière écrasante (à 75%) pour l'autorisation de la GPA aux couples hétérosexuels, et nettement majoritaire pour l'autoriser aux couples homosexuels (59%). "Mais en France, je ne veux pas de la GPA", martèle Emmanuel Macron.

De fait, il est constant sur ce point puisque dans son interview pour têtu· en 2017, le candidat première version déclarait : "Je ne suis pas favorable à autoriser la GPA en France. Ce sujet soulève un débat philosophique sur la capacité à disposer de son corps et à le marchandiser. À mes yeux, c’est un débat impossible à trancher". Il a donc tranché : c'est toujours non en 2022.

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Crédit photo : capture d'écran via BFMTV des images fournies par l'équipe du candidat