familles[Sondage exclusif] La légalisation de la GPA approuvée par 3/4 des Français

Pour l'Association des familles homoparentales (ADFH) et le magazine têtu·, l'Ifop a sondé l'opinion publique sur l'autorisation en France de la gestation pour autrui (GPA). D'où il ressort un niveau de soutien inédit, notamment chez les femmes.

L'opinion publique est décidément bien plus en avance que ses représentants politiques sur le sujet de la GPA. Alors que l’écologiste Yannick Jadot est le seul candidat à l’élection présidentielle de 2022 à proposer l’ouverture d’un débat sur la légalisation de la gestation pour autrui, les Français·es y sont favorables à une écrasante majorité. C’est ce que révèle le dernier sondage de l’Ifop* en exclusivité pour l’Association des familles homoparentales (ADFH) et têtu·.

À lire aussi : Sondage exclusif Ifop-têtu· : les intentions de vote LGBT à la présidentielle 2022

59% pour l'autorisation de la GPA aux couples homos

Trois Français sur quatre (75%) se déclarent dans cette enquête favorables à la légalisation de la GPA pour les couples hétérosexuels. L’adhésion est un peu plus faible pour les couples homos dont l’infertilité n’est pas médicale, mais reste massive, à 59%, quoi qu’en pense la Manif pour tous. Premières concernées, les femmes se montrent encore plus favorables (66%) que les hommes (52%) à la légalisation de la GPA pour les couples homosexuels.

Au moment où des témoignages de parcours de GPA commencent à trouver leur public, comme celui de Christophe Beaugrand, raconté dans son livre Fils à papa(s), ou de Marc-Olivier Fogiel repris dans un téléfilm diffusé récemment sur France 2, l’adhésion à cette possibilité de fonder une famille paraît désormais irréversible.

Au sortir des débats sur le mariage pour tous et des cortèges homophobes qu'il avait charriés, seulement 41% des Français·es se disaient en 2014 favorables au recours à une femme porteuse par les couples de gays. Un taux devenu majoritaire pour la première fois l'an dernier (53%), pour s'établir aujourd'hui à 18 points de plus. “Il y a un hiatus de plus en plus fort entre la sphère politique qui considère que le sujet est miné et une opinion publique qui accepte de manière massive ce recours”, relève François Kraus, directeur du département politique de l’Ifop.

La définition d'une GPA éthique majoritaire

Le taux de Français "tout à fait opposés" à la GPA pour les couples hétéros est ainsi tombé à 11%, quand ils étaient deux fois plus en 2014 ; pour les couples homos, il est à 21%. Concernant les modalités d'une légalisation, la majorité (52%) se prononce pour la définition classique d'une GPA dite éthique : "La mère porteuse ne pourrait pas être rémunérée mais seulement indemnisée des frais liés à la grossesse". D’ailleurs, à une écrasante majorité (77%), les Français·es ont une bonne image des femmes qui accepteraient de porter l'enfant d'un autre couple (contre 64% en 2014).

"Ces chiffres sont une bonne surprise. Ils montrent la nécessité de porter ce sujet dans le débat public, or, force est de constater que les politiques n'ont pas le courage de le faire", relève Alexandre Urwicz, président de l’ADFH. À la société de jouer !

À lire aussi : GPA : pour un débat éthique, le legs précieux d'Elsa Cayat

*Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 22 février 2022, auprès d’un échantillon de 1.503 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Lire ici le sondage complet en ligne.

Crédit photo : Shutterstock