santé mentaleSanté mentale des jeunes : la Défenseure des droits interpelle Élisabeth Borne

Par têtu· le 02/06/2022
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Dans un courrier adressé à la Première ministre, Claire Hédon appelle le gouvernement à "mettre en place de manière urgente un plan d’action pour la santé mentale des enfants et des jeunes", dans un contexte d'augmentation des passages aux urgences pour idées suicidaires.

"Santé mentale des jeunes : des moyens largement insuffisants". Dans un courrier adressé à la nouvelle Première ministre d'Emmanuel Macron, Élisabeth Borne, la Défenseure des droits Claire Hédon appelle le gouvernement "à prendre la pleine mesure de la gravité de la situation dans laquelle sont plongés de nombreux jeunes et à agir rapidement pour que la santé mentale des jeunes soit une priorité".

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Pour appuyer son plaidoyer en faveur d'un "plan d'urgence" sur la question, la Défenseure des droits cite dans son communiqué publié ce 1er juin "des chiffres alarmants" de Santé publique France "sur une augmentation des passages aux urgences pour gestes suicidaires, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les 15 à 24 ans". Dans son dernier point mensuel sur la santé mentale, publié le 5 mai, l'agence de santé publique rapporte en effet que "chez les 11-17 ans, les passages pour geste suicidaire, idées suicidaires, troubles de l’humeur et troubles psychotiques sont en hausse", et restent "stables ou sont en baisse chez les 18-24 ans" mais "à des niveaux élevés dans ces tranches d’âges, supérieurs à ceux observés début 2021". D'expérience, l'on sait que les enfants LGBTQI+ sont encore plus exposés aux risques de dépression et aux pensées suicidaires.

La crise sanitaire a affecté la santé mentale des jeunes

Les effets de la crise sanitaire provoquée depuis deux ans par le Covid-19 sont dévastateur dans la jeunesse, pointe la Défenseure des droits : "La crise sanitaire a considérablement réduit les interactions sociales pourtant indispensables à la construction psychique des adolescents. En effet, alors que le pic d’hospitalisations des adolescents de 2021 ne redescend pas, la situation de certains de ces mineurs reste dramatique, tant les prises en charge sont parfois inadaptées."

Claire Hédon relève en effet "des défaillances des systèmes d’écoute et de recueil de la parole de l’enfant et de l’ensemble des actions de prévention qui auraient dû être mises en place pour protéger l’enfant en souffrance". En particulier, "certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens", ce qui signifie concrètement que "certains enfants allant aux urgences après une tentative de suicide [n'ont] pas de lits disponibles, et [ne sont] donc pas hospitalisés ou alors dans un service de psychiatrie adulte".  

"Alors que 2022 a été désignée année européenne de la jeunesse", la Défenseure des droits souligne que "le secteur de la pédopsychiatrie doit être considéré comme une discipline prioritaire" et formule 29 recommandations, les mêmes qui avaient déjà été faites à la fin de l'année dernière, dont la sécurisation des maisons des adolescents dans chaque département, le développement d'équipes mobiles spécialisées, le renforcement du personnel médical en établissement scolaire ainsi que de l'accueil scolaire des enfants en situation de handicap.

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Si vous êtes en proie à des pensées suicidaires, ne restez pas seul·e
Des lignes d'écoute sont disponibles, comme Suicide écoute, disponible 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00, ou SOS Amitié au 09 72 39 40 50, également 24h/24 et 7 j/7. SOS homophobie dispose aussi d'un chat d'écoute en ligne et d'une ligne d'écoute anonyme au 01 48 06 42 41. D'autres ressources sont recensées sur le site de l'Assurance maladie.

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