Six blessés dont trois graves sont à déplorer après l'effondrement de la structure d'un char lors de la Marche des fiertés de Bordeaux ce dimanche, également assombrie par l'intervention de militants LGBTphobes.
La Pride a dû être interrompue en milieu d'après-midi. Alors que quelque 5.000 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Bordeaux ce dimanche 12 juin pour célébrer nos Fiertés LGBTQI+, la structure d'un char a cédé vers 17 heures, faisant tomber un homme sur la chaussée. Les autorités ont recensé six blessés, dont trois graves évacués à l'hôpital.
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"Plusieurs blessé·es suite à un accident, aucun pronostic vital n’est engagé. Les festivités de ce soir ont été annulées", a écrit sur Facebook Girofard, le centre LGBTQI+ de Bordeaux. L'association a également indiqué mettre en place une cellule de soutien psychologique. Le quotidien local Sud Ouest pointe que plusieurs participants étaient en état de choc et ont dû être pris en charge.
Accident à la Marche des fiertés LGBTQI+ à Bordeaux : le char en tête du cortège s'est en partie effondré cours Victor Hugo, plusieurs blessés en cours d'évacuation, la Gaypride à l'arrêt pour le moment pic.twitter.com/FEOelHSPfm
— France Bleu Gironde (@Bleu_Gironde) June 12, 2022
C'est une branche d'arbre qui aurait fragilisé la structure métallique du char. "J’ai vu mon patron et son DJ tomber", a témoigné auprès de France Bleu Gironde Enzo, une personne présente sur le char. Le maire écologiste de la ville, Pierre Hurmic, a déclaré de son côté que les arbres ne sont "pas forcément" en cause mais que "tout reste ouvert niveau explication". Une enquête judiciaire a été ouverte pour "déterminer si le passage du cortège dans les branches a pu contribuer à affaisser une structure qui aurait été insuffisamment arrimée", a indiqué le parquet de Bordeaux, précisant que "de nombreuses auditions et vérifications, notamment techniques doivent être menées" dans les prochains jours.
Une banderole LGBTphobe
Ce n'est malheureusement pas le seul incident à déplorer lors de cette marche. Comme à la Pride de Budapest en Hongrie l'année dernière, l'association SOS homophobie, présente à la manifestation, a constaté une banderole brandie par des contre-manifestants sur laquelle était inscrit "Protégeons les enfants, stop folie LGBT". "C’est inacceptable dans une démocratie", a commenté auprès de Sud Ouest l’adjoint à la tranquillité publique, Amine Smihi. En amont de la Pride, plusieurs passages piétons aux couleurs de l'arc-en-ciel avaient été vandalisés.
Et ce n'est pas tout : plusieurs témoins ont été pris à partie par des propos LGBTphobes, une manifestante a reçu des projectiles et, sur les réseaux sociaux, une personne a témoigné avoir reçu du dissolvant jeté par un groupe d'adolescents. Neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dimanche pour dégradations, violences avec arme par destination (jets de projectiles) et participation à un groupement violent.
Ce lundi 13 juin, le parquet de Bordeaux a annoncé à l'AFP que ces neuf personnes ont finalement été remises en liberté sans charge retenue, arguant que "les investigations n'ont pas permis de mettre en évidence ces faits, y compris sur les images de vidéo-protection". L'affaire a donc été classée "pour infractions non constituées". Le parquet a précisé qu'aucune plainte pour "injures en raison de l’orientation sexuelle" n'avait été déposée à ce stade, tout en ajoutant que "si tel était le cas, une nouvelle enquête serait ouverte".
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Crédit photo : Capture d'écran Twitter / France Bleu Gironde