REPORTAGE. Des milliers de personnes ont défilé samedi à la Pride de Budapest. Un défilé teinté d'inquiétude et de colère, alors que le gouvernement de Viktor Orbán se fait de plus en plus menaçant envers les droits des personnes LGBTQI+.
Samedi 24 juillet, il règne un climat étrange à Budapest. Sur le parcours de la Marche des fiertés hongroise, comme dans toute la ville, des affiches s'étalent sur les colonnes publicitaires. "Avez-vous peur que votre enfant soit victime de propagande sexuelle ? Participez au référendum", peut-on lire au dessus d'énormes emojis pas contents. Trois jours plus tôt, le premier ministre Viktor Orbán a annoncé un référendum sur sa loi de "protection de l'enfance", censée limiter la "représentation" de l'homosexualité et de la transidentité dans l'espace public.
Qu'à cela ne tienne, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi 24 juillet pour marquer leur opposition à Viktor Orbán. Mot d'ordre : "reprenons le contrôle de notre avenir".
Sur la place Deák Ferenc, il faisait chaud lorsqu'un char a lancé la musique ouvrant la marche. Sous les applaudissements, les sifflements et les houras, la foule s'est élancée rapidement derrière de lourdes barrières métalliques pour protéger les manifestants d'autres Hongrois hostiles aux personnes LGBTQI+. Car depuis l'arrivée de Viktor Orbán au pouvoir, la rhétorique anti-LGBTQI+ ne fait que monter dans la société.