Un nouveau clip, "Masculinity", explicite les différentes facettes du chanteur qui défie avec élégance les normes de genres.
Quoi de mieux pour survivre à ce week-end intensif de fière queerness que du gros son dans les oreilles ? Juste à temps pour le glisser dans notre playlist #Pride, Lucky Love nous dévoile son nouveau clip, "Masculinity", réalisé par Jordan I. Cardoso. "Cela m'a donné l'occasion d'explorer en chanson les multiples facettes de la masculinité", explique-t-il dans un communiqué. Pour faire court, il s'agit d'un "bon gros f*** au patriarcat et à la masculinité toxique". La voix de Lucky Love résonne comme un hymne au rythme marqué et ciselé, pendant que sa démarche seule suffit à s'approprier l'espace public.
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"La masculinité n'existe pas sans féminité"
L'artiste part d'un constat simple et sans appel : la masculinité est construite de toutes pièces, et inculquée dès la plus tendre enfance. Le clip s'ouvre sur un décor à la American Horror Story, ou à la Ratched pour les amateurs de Ryan Murphy. Un hôpital vintage quelque peu lugubre, et des traitements d'un genre particulier pour des patients qui, visiblement, ne se conforment pas aux codes du genre qu'on leur a assigné à la naissance. Sur les télévisions, des images de bodybuilders congestionnés défilent tandis que deux pauvres hommes en blouse se retrouvent forcés à enchaîner les pompes. Malgré toute cette mise en scène, Lucky Love ne parvient pas à intégrer ces normes qu'on essaye tant bien que mal de lui inculquer. Qu'est-ce que cette prétendue masculinité ? Ne pourrait elle pas être plurielle ? Le chanteur en est persuadé, "la masculinité n'existe pas sans féminité".
Se conformer à la masculinité viriliste, c'est porter un masque, comme nous le prouve le clip construit en miroir, qui oppose les différentes facettes de Lucky Love et de son crew. D'un côté, le chanteur et ses chaînes clinquantes rebondissant sur un torse bombé, t-shirt oversize et chemise de football US tombant sur un jean baggy. Un style très 90's rehaussé d'un magnifique mulet décoloré. Avec tout cette attirail, peut-on dire que Lucky Love marche comme un garçon ? "Do I speak like a boy ? Do I stand like a boy ?" Changement de tenue, changement de codes, avec cette même démarche conquérante, quoique moins militaire, plus élégante et chaloupée : le jeune homme est tout aussi à l'aise en crop top, tricot rose, grosses lunettes, strass et paillettes. Face à face, les deux personnages qu'il s'est créés se tiennent tête jusqu'à fusionner tout à fait.
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Crédits photos : Jordan I. Cardoso / Edouard Richard
