sondageGPA : 40% des Françaises se disent prêtes à porter l'enfant d'une autre famille

Par Nicolas Scheffer le 25/06/2022
femme enceinte

Un sondage réalisé par l'Ifop pour l'Association des familles homoparentales (ADFH), dévoilé en ce samedi de Pride à Paris, confirme que la légalisation en France d'une GPA encadrée suscite de plus en plus d'adhésion.

L'argument de l'exploitation des femmes dans le cadre d'une GPA a du plomb dans l'aile. Un sondage, réalisé en février par l'Association des familles homoparentales (ADFH) mais dévoilé ce samedi 25 juin pour la Pride de Paris, montre que les femmes n'ont jamais été aussi à l'aise avec l'idée de porter l'enfant de quelqu'un d'autre. S'il n'est absolument pas question de nier le problème de l'exploitation du corps des femmes dans le monde, 40% des Françaises se disent disposées à porter l'enfant d'une autre personne dans le cadre d'une gestation pour autrui (GPA) encadrée.

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Dans le détail, et on peut facilement le comprendre, les femmes sont davantage favorables à l'idée de porter l'enfant d'un couple qu'elles connaissent. Ainsi, un tiers des Françaises (35%) affirment qu'elles accepteraient de porter l'enfant d'un membre de la famille ou de l'entourage proche en incapacité d'en avoir un. Une sur quatre (24%) estime qu'elle serait capable de le faire pour une personne célibataire qu'elle ne connaîtrait pas, mais qu'elle pourrait choisir en fonction d'affinités. "Le plus important est aujourd’hui de constater que des femmes qui ont déjà eu des enfants sont prêtes à en porter pour leurs proches ou pour des futurs parents qu’elles choisiraient. La liberté d’utiliser son corps est un choix qui doit être encadré par des règles strictes", soutient Alexandre Urwicz, le président de l'ADFH.

L'idée d'une GPA éthique progresse

Preuve que la parenté des personnes LGBTQI+ est désormais entrée dans les mœurs, les femmes acceptent de la même manière de porter l'enfant d'un couple hétérosexuel que d'un couple homosexuel (26% dans les deux cas). Il y a même plus : lorsqu'elles envisagent de porter l'enfant d'un autre couple par conviction, elles l'envisagent avant tout pour des couples homos : 8% des femmes répondent en effet "oui, certainement" à l'idée de porter l'enfant d'un couple hétéro inconnu, quand 10% le font pour un couple homo.

Un précédent sondage montrait que les femmes, premières concernées dans cette affaire, se montrent particulièrement favorable à la légalisation de la GPA en France, sous conditions. Plus de deux tiers (72%) des Françaises s'y disaient favorable à l'autorisation de la GPA pour les couples hétérosexuels et plus d'une sur deux (62%) pour les couples homos. "Une légalisation de la GPA en France permettrait de sensiblement réduire l’exil procréatif des Français et d’éviter ainsi toute forme d’exploitation de la femme dans les pays où les barrières éthiques sont baissées", fait valoir Alexandre Urwicz, qui réclame l'ouverture d'un débat national sur le sujet. 

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118852_Rapport_Ifop_ADFH_2022.03.16 by Nicolas Scheffer on Scribd

*Étude réalisée par l'Ifop pour l'ADFH sur 1.078 femmes en âge de procréer réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 22 février 2022

Crédit photo : Anna Civolani / Unsplash