Âgé de seulement 23 ans, Lil Nas X a livré au Zénith de Paris un spectacle hypnotisant de bout en bout, prouvant qu'il coche toutes les cases pour être l'un des plus grands performeurs pop de sa génération.
Lil Nas X peut vous sauver un lundi pluvieux d'automne. Ce 14 novembre, le jeune artiste américain était en concert à Paris, au Zénith de la Villette. Une façon jouissive de débuter la semaine, tant ce performeur est parvenu à ébaubir la salle, comble, au gré d'un show qui le place directement parmi les artistes sur lesquels l'industrie musicale doit désormais compter.
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C'est vers 21 heures, après une (très) longue attente causée par une ouverture des portes retardée, que l'on franchit enfin le seuil du Zénith. Direction les gradins, où nous attend une vue d'ensemble – quoi qu'un peu lointaine – de la scène. Sur nos sièges, le programme présente la setlist du concert, accompagnée d'un désopilant message de remerciement du chanteur – qu'il adresse aux "mesdames, messieurs, personnes non-binaires et passifs" – ainsi que de renseignements sur des associations LGBTQI+ comme The Trevor Project. Le ton, queer, est donné.
Un concert gay as fuck
Dans un show séquencé en trois actes, Lil Nas X se met en scène sous les traits d'un personnage héroïque mais aussi mystique, nous invitant à assister à une renaissance digne des contes de fées. Porté par une scénographie captivante et élaborée, le chanteur nous propulse dans un univers alternatif, dont les visuels mêlent une esthétique tirée de la fantasy avec des décors futuristes et d'autres rappelant la Renaissance. Et parce qu'il ne fait pas les choses à moitié, notre ami Montero – c'est son prénom – enchaîne pas moins de six changements de tenues, lesquelles sont toutes plus scintillantes et tape-à-l'œil les unes que les autres. C'est beau, dépaysant et sexy.
Mais l'aspect le plus enthousiasmant de cette date parisienne reste l'énergie sans bornes que Lil Nas X infuse dans son spectacle. Remonté comme une pile électrique, il enchaîne les chorégraphies, suivie par une troupe de danseurs au poil. Sur scène, son attitude oscille entre le bonhomme sûr de lui et la bad bitch aguicheuse. Une facilité à allier masculinité et féminité à la fois bluffante et cathartique. On se dit que pour les nombreux hétéros croisés dans les travées du Zénith, la leçon est magistrale.
Lil Nas X, performeur né
Seul regret, la popstar interagit peu avec son public, s'octroyant peut-être deux moments de pause pour le remercier, et l'encourager au passage à s'accepter. Son humour, et plus généralement sa personnalité originale bien connue de ses followers sur les réseaux sociaux, transparaissent donc peu dans ce spectacle, étouffés par une organisation scénique millimétrée, à l'américaine.
L'interprète de "Montero (Call Me By Your Name)" compense avec d'autres élans de générosité, que ce soit en conviant des membres du public à venir twerker sur un son inédit, "Down Souf Hoes", qui figurera sur son deuxième album, ou en balançant des cadeaux dans la foule avec un canon à tee-shirts, juste avant de quitter la scène.
À mi-parcours, Lil Nas X donne tout sur "Pure/Honey", un morceau qui figure sur Renaissance, tout dernier album acclamé de Beyoncé. Le parallèle s'impose alors. Tout comme l'ex des Destiny's Child, le jeune rappeur montre qu'il est capable de proposer, plus qu'un simple concert, une expérience grandiose, émouvante et défendant ses valeurs. "Pourquoi vénérer des légendes quand tu sais que tu peux les rejoindre ?", chante-t-il sur "Star Walkin'", utilisée comme chanson de rappel. L'objectif est assumé, et paraît à sa portée : rejoindre les grandes divas de la pop.
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Crédit photo : Lil Nas X via Twitter
