Une nouvelle étude universitaire américaine, menée auprès de personnes de plus de 50 ans, confirme que la pandémie de Covid-19 a davantage pesé sur la santé mentale des LGBT que sur la population générale.
Le hiatus est net. Selon une étude intitulée "Adultes LGBT âgés de 50 ans et plus aux États-Unis pendant la pandémie de Covid-19", menée entre juillet 2021 et août 2022 par l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), les personnes queers ont plus souffert que les autres de problèmes de santé mentale – troubles anxieux, états dépressifs, besoin de suivi psychologique ou de traitement médicamenteux – consécutifs à la crise sanitaire liée au Covid-19. Ainsi, 30,6% des LGBT de 50 à 64 ans y déclarent ressentir des symptômes d'anxiété, contre 21,9% des personnes cis-hétéros sondées.
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Les symptômes d'état dépressif concernent quant à eux 22,9% des LGBT sondés de 50 à 64 ans, contre 15,1% des personnes cis-hétéros. Les données ayant trait aux prescriptions de médicaments confirment ces écarts. Dans la même classe d'âge, 35,3% des personnes LGBT déclarent s'être vu prescrire des traitements médicamenteux, contre 22,9% des personnes cis-hétéros. Au plan de l'accompagnement thérapeutique, l'écart varie du simple au double : 17,5% des personnes LGBT indiquent suivre une thérapie, contre 8,3% des personnes cis-hétéros.
LGBT, solitude et pauvreté
Menée par le Williams Institute de la faculté de droit de l'UCLA, l'étude s'appuie sur une base démographique large puisqu'elle est basée sur les données servant au recensement de la population. Plusieurs pistes sont avancées pour expliquer la surexposition des personnes LGBT aux conséquences de la crise sanitaire, au premier rang desquelles la solitude. Les personnes LGBT de 50 à 64 ans sont ainsi 17,5% à déclarer vivre seules, contre 8,4% des personnes cis-hétéros. Cet écart se confirme chez les plus de 65 ans avec un quart (24,9%) des LGBT sondés dans la solitude, contre 14,9% des personnes cis-hétéros.
Le rapport relève également que les personnes LGBT sont plus nombreuses à éprouver des difficultés économiques voire à déprendre d’aides gouvernementales. Ainsi, parmi les sondés de 50 à 64 ans, 21% des personnes LGBT déclarent vivre sous le seuil de pauvreté, contre 15,4% des personnes cis-hétéros.
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