Des épidémiologistes préviennent de l'existence d'une forme particulièrement grave de la variole du singe chez les patients qui se trouvent à un stade sida de l'infection au VIH. Le vaccin contre le monkeypox est d'ailleurs toujours d'actualité pour la communauté gay.
"Une forme grave et nécrosante du monkeypox." Les personnes vivant avec le VIH, en particulier celles à un stade sida (moins de 200 CD4/mm3 de sang) sont bel et bien plus à risque de développer une forme grave de la variole du singe, met en lumière une étude publiée par la prestigieuse revue scientifique The Lancet ce mardi 21 février. Une annonce qui doit nous pousser à amplifier les dépistages du VIH car, en France, 29% des découvertes de séropositivité en 2021 concernaient des personnes à ce stade avancé de l'infection.
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Sujet de préoccupation, 27 des 382 patients porteur du VIH et du monkeypox suivis par l'étude sont morts des suites d'une forme très grave de la maladie. Tous ces patients étaient à un stade sida de l'infection au VIH. Ils présentaient des nécroses importantes de la peau et des parties génitales ainsi, dans les cas les plus graves, des poumons. Ces décès représentent à eux seuls un quart des 96 morts recensés par l'OMS dans le monde dans l'épidémie de monkeypox qui a atteint la communauté HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes). En France, aucun décès n'a heureusement été recensé.
Vaccin contre le monkeypox et test VIH
En priorité, les chercheurs appellent donc à vacciner contre la variole les personnes porteuses du VIH, et à ajouter cette forme "fulminante" de monkeypox dans la liste des maladies considérées comme "spécifiquement dangereuses en cas d'infection avancée au VIH". "Vaccinons les gens contre le monkeypox maintenant, avant le printemps et l'été", périodes favorables aux rassemblements et aux contaminations, exhorte John Brooks, épidémiologiste du Centre américain de contrôle et de prévention (CDC).
Si l'épidémie de monkeypox est aujourd'hui très loin du pic de l'été 2022 en France, et que l'épidémie est désormais sous contrôle, ces données doivent donc nous encourager à la fois à nous faire vacciner et à réaliser un test VIH. Le dépistage est désormais possible dans n'importe quel laboratoire d'analyse, sans avance de frais ni ordonnance. Le vaccin contre le monkeypox a également prouvé son efficacité puisque les personnes avec un schéma vaccinal complet présentent 14 fois moins de risques de contracter le virus.
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Crédit photo : Hans Lucas via AFP