sportHomophobie dans le foot : le RC Lens condamné à 15.000 euros d'amende

Par Nicolas Scheffer le 17/03/2023

Une banderole homophobe avait été déployée par les supporters du RC Lens lors d'un match de derby début mars. La ligue de football professionnel condamne le club.

Une condamnation comme il en existe peu. Ce mercredi 15 mars, la Ligue de football professionnel (LFP) a condamné le club de Lens à 15.000 euros d'amende en raison d'une banderole déployée par des supporters le 4 mars, lors d'un match de derby – rencontre entre deux équipes voisines – contre les Lillois du LOSC. "BSN - DVE, ça commence en amitié, ça termine en porno gay", pouvait-on lire, en référence aux groupes d'amitiés entre supporters de la Brigade Sud Nice et Dogues Virage Est.

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Ainsi, 15.000 euros d'amende, dont 8.000 avec sursis, ont été prononcés par la LFP, qui juge ces mots "à caractère injurieux et discriminatoire", rapporte Le Parisien. C'est la seconde sanction prononcée contre ce club qui, en 2019, avait déjà été condamné à 50.000 euros d'amende pour des chants à caractère homophobes lors d'un derby contre Valenciennes. "La procédure des arrêts des matchs en cas de chants ou banderoles homophobes avait été mise en place en août 2019, mais cette avancée a vite été abandonnée", regrettait début mars la Fédération sportive LGBT+, l'association Rouge Direct ou encore Fiertés Pas-de-Calais.

Sanction "en rien dissuasive"

Cette sanction de 15.000 euros "n'est en rien dissuasive", regrette auprès du Parisien le collectif Rouge direct, qui rappelle que des chants homophobes ont également été entendus aux stades Geoffroy Guichard de Saint-Étienne et au Vélodrome de Marseille. Mi-janvier, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, réclamait des sanctions, et notamment des interdictions de stade, après des banderoles brandies par des ultras montpelliérains lors d'un match de Ligue 1 contre Nantes émaillé d'incidents. Parmi les messages, on pouvait lire "équipe de tapettes" ou "allez tous vous faire enculer". Une plainte avait alors été déposée par les associations Mousse et Stop homophobie.

"Ces images, ces mots, ces actes homophobes doivent disparaître des enceintes du football et du sport", avait alors écrit la ministre sur Twitter. Finalement, début février, la commission de discipline de la LFP a fait fermer la tribune des supporters montpelliérains pendant six matchs, jusqu'au 23 avril, donc. Le procureur de la République de Montpellier a de son côté ouvert une enquête.

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Crédit photo : Edoardo Busti via Unsplash