Le Sidaction a récolté près de 4 millions d'euros cette année. De quoi continuer de soutenir la recherche contre le VIH, aux résultats prometteurs, mais aussi la prévention, notamment envers les plus jeunes.
3.911.393 euros. C'est le montant des promesses de dons enregistrées par le Sidaction 2023 au terme de son traditionnel week-end de collecte, ces 25 et 26 mars, via le site de l'association ou par téléphone au 110. Soit un peu moins que l'an dernier, avec 4 millions d'euros. "On est très contents, se félicite la directrice générale du Sidaction, Florence Thune. Au vu du contexte économique et social, il y avait des craintes. Mais la générosité a été au rendez-vous."
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Quarante ans après la découverte du VIH (isolé par l'Institut Pasteur), la recherche et la lutte contre l'infection restent un enjeu majeur. Les fonds récoltés par le Sidaction sont reversés à des programmes de recherche et de soins ainsi qu'à des programmes associatifs d’aide aux personnes vivant avec le virus. "En 2022 nous avons financé 80 projets de recherche, souligne Florence Thune. Là encore, on voit une belle mobilisation, notamment chez les jeunes générations." En effet, 46 de ces projets retenus étaient portés par de jeunes chercheurs.
La recherche sur le VIH avance
"Vivre avec le VIH, c'est possible", rappelle au passage la directrice générale du Sidaction. Car la recherche, grâce notamment à l'évolution des trithérapies apparues en 1996, permet aujourd'hui aux personnes porteuses du virus de vivre une vie normale, mais aussi de ne pas transmettre le virus, alors réduit à une quantité indétectable (indétectable = intransmissible !). Depuis décembre 2021, il est aussi possible de recourir à un traitement par injection tous les deux mois. La recherche lutte en revanche toujours pour trouver un traitement voire un vaccin contre le VIH, avec des résultats encourageants sur le long terme.
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Selon Santé publique France, 5.023 personnes ont appris leur séropositivité en 2021. Un tiers de ces découvertes se sont faites au stade sida de la maladie. Pour Florence Thune, "il faut surtout porter nos efforts sur le dépistage". Car la crise sanitaire a eu un impact important sur leur nombre, avec une baisse constatée de 14% en 2020. Si les niveaux d'avant-crise n'ont pas encore été retrouvés, la directrice générale reste encourageante : "Depuis 2022, l'accès aux tests de dépistage a été facilité. Il est possible de se faire tester gratuitement et sans ordonnance dans n'importe quel laboratoire d'analyse médicale. On a bon espoir d'en voir rapidement les fruits."
La prévention, un outil majeur
La prévention reste un outil majeur. Selon un sondage IFOP pour le Sidaction, 43% des jeunes de 15 à 24 ignorent l'existence d'un traitement d'urgence post-exposition au VIH (TPE). "65% des jeunes sondés ne savent pas où ils peuvent se faire dépister, ajoute Florence Thune. Cette situation n'est pas normale." Selon elle, il faut accentuer les campagnes de prévention auprès de la population, mais aussi faire appliquer la loi sur les séances d'éducation à la sexualité dans les établissements scolaires, souvent en nombre insuffisant. "C'est pour cette raison que le Sidaction s'est associé à SOS homophobie et au Planning familial pour porter plainte contre l'État", ajoute-t-elle.
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>> Pour faire un don au Sidaction, le site internet de l'association reste ouvert toute l'année. Jusqu'au 6 avril, il est aussi possible de le faire par téléphone au 110, ou par SMS au 92110.
Crédit photo : Sidaction