Pré-exposition, post-exposition, indétectable = intransmissible… Face à la multiplicité – bienvenue – des outils de prévention du VIH aujourd'hui, il peut être difficile de s'y retrouver. On fait le point, en partenariat avec Santé publique France.
Un jeune sur trois s'estime mal informé sur l’épidémie de VIH/sida, indique une récente étude pour le compte de Sidaction. Si en France, il existe des traitements pour maîtriser le virus, permettant aux personnes vivant avec le VIH d'avoir désormais la même espérance de vie que les autres, il reste évidemment nécessaire de s’en prémunir. Mais parmi tous les moyens de prévention aujourd'hui disponibles, et leurs acronymes, il n'est pas toujours évident de s’y retrouver, alors pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, ce jeudi 1er décembre, avec Santé Publique France.
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La PrEP : un outil redoutable contre le VIH
Prophylaxie pré-exposition, la PrEP est un traitement antirétroviral capable d'empêcher l'infection au VIH. Il est destiné aux personnes séronégatives. Sous forme de cachet quotidien ou "à la demande", il permet d’être protégé du VIH même si l’on ne met pas de préservatif, si celui-ci craque ou tout autre accident.
Bien connue par la science, la PrEP est commercialisée depuis 2016 en France, où elle est prescrite aux personnes potentiellement exposées aux VIH (hommes gays et bisexuels, personnes ayant plusieurs partenaires ou usagères de psychoactifs...). L’étude Ipergay en 2016 a démontré que sur 362 volontaires, une seule a été infectée au VIH, après avoir, en fait, arrêté son traitement. Finalement, la PrEP est un outil central dans l’objectif de maîtrise du VIH d’ici à 2030.
Depuis l’année dernière, les médecins généralistes ayant suivi une formation volontaire peuvent initier un parcours de PrEP et prescrire le médicament, qui est totalement pris en charge par la Sécurité sociale, sans avance de frais. Sur Doctolib, les médecins qui peuvent la prescrire peuvent le mettre sur leur profil, sinon, il est possible de se rendre dans un Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Une fois la PrEP initiée, un dépistage du VIH et des IST est fait tous les trois mois.
> Pour savoir où trouver un spécialiste capable d’initier un parcours PrEP :
I=I : indétectable = intransmissible
Crions-le sur tous les toits, si son traitement est pris correctement, une personne vivant avec le VIH a un statut sérologique "indétectable". Cela signifie que les laboratoires ne détectent plus la présence de virus dans son sang tellement cette quantité est infinitésimale. Conséquence heureuse, cette personne peut avoir des relations sexuelles sans préservatif sans aucun risque de contamination.
Pour autant, cela ne signifie pas que cette personne peut arrêter son traitement, ce qui ferait apparaître de nouveau le virus. Par ailleurs, cette personne ne transmet pas le VIH mais, comme toute autre, peut transmettre une infection sexuellement transmissible (IST).
Le sigle U=U est également souvent utilisé pour sa traduction anglaise undetectable = untransmittable.
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TasP : traitement comme prévention
Dans la logique du I=I, le TasP pour treatment as prevention (traitement comme prévention) est un concept permettant simplement de dire qu’un traitement contre le VIH limite non seulement la présence du virus dans l’organisme, mais empêche de le transmettre. Par ailleurs, les personnes vivant avec le VIH peuvent également avoir des enfants sans leur transmettre le virus, à condition que leur charge virale soit indétectable.
Le TPE pour Traitement post-exposition
Appelé pendant un temps le "traitement de 48 heures" ou traitement d’urgence, il s’agit d’un traitement antirétroviral démarré après une exposition potentielle au VIH, par exemple un oubli de préservatif ou un rapport non protégé avec un·e partenaire dont on ne connaît pas le statut sérologique. Prescrit aux urgences, il doit idéalement être pris quatre heures après le risque et au plus tard 48 heures après l’exposition. Dans un premier temps, le médecin vous prescrira un TPE pour deux ou trois jours, puis prolongera le traitement sur quatre semaines si nécessaire.
Malgré son surnom, le traitement dure 28 jours, à respecter impérativement et nécessite un suivi médical et plusieurs dépistages. Parfois, des effets secondaires peuvent apparaître, comme une fatigue, des nausées, une diarrhée ou des maux de tête.
Dans tous les cas, si vous avez plusieurs partenaires, il est recommandé de faire un dépistage tous les 3 mois.
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