queericideParis : un homme se dénonce après le meurtre d'une travailleuse du sexe trans

Par têtu· avec AFP le 10/07/2024
Journée du souvenir trans 2018 à Nantes (Transgender Day of Remembrance, TDoR en anglais).

Le nom de Géraldine, travailleuse du sexe transgenre âgée de 30 ans, vient allonger la longue liste des victimes de transféminicides. Un rassemblement est prévu le mardi 16 juillet à 18h place du Trocadéro à Paris.

Nouveau meurtre d'une travailleuse du sexe trans à Paris. Un homme âgé de 22 ans a été placé en garde à vue ce mardi 9 juillet après s'être accusé d'avoir tué une femme transgenre, a révélé BFMTV. L'homme "s'est présenté ce jour aux alentours de 10h au commissariat de Clamart (Hauts-de-Seine) en déclarant avoir poignardé quelqu'un dans le 16e arrondissement de Paris", a confirmé le parquet, annonçant l'ouverture d'une enquête pour meurtre à raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre de la victime.

À lire aussi : Dossier : la transphobie nous attaque toustes

Si la parquet n'a pas confirmé l'identité de la victime, la chaîne d'informations indique qu'il s'agit d'une "escort-girl" avec qui le jeune homme avait pris rendez-vous dans la nuit de lundi à mardi. Dans un communiqué le Strass, syndicat des travailleur·euses du sexe (TDS), identifie la victime comme "Géraldine, travailleuse du sexe trans péruvienne de 30 ans", qui "était en France depuis à peine deux ans, et travaillait comme escorte pour aider financièrement sa mère et toute sa famille".

Rassemblement à Paris le 16 juillet

Toujours selon BFMTV, l'homme qui s'est rendu aurait déclaré l'avoir tuée après avoir découvert que la femme était transgenre, ce qui fait dire au Strass que "le caractère transphobe du crime est donc évident". "La transphobie tue (…) encore une fois", a réagi l'Inter-LGBT qui "appelle à des mesures d’urgence". Témoignant "de toute son indignation et sa colère", SOS homophobie abonde : "Ces transféminicides sont inacceptables, et doivent à tout prix attirer l’attention à la fois sur l’exposition des personnes trans aux violences, et sur la nécessité d’un travail intersectionnel face à ces violences." Exprimant également une "profonde indignation", la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) a déclaré : "La haine transphobe et la violence n'ont pas leur place dans notre société et doivent être combattues sans relâche."

Déplorant que "rien n’a[it] changé depuis les mobilisations de 2018 suite au meurtre de Vanesa Campos", et soulignant "l'insécurité subie par les travailleuses du sexe (…) également liée à un contexte politique de répression", le Strass rappelle que "rien qu’à Paris, une travailleuse du sexe est assassinée en moyenne tous les deux ans". Pour réclamer "justice pour Géraldine et de véritables mesures politiques contre toutes formes de haine et de violences transphobes", le syndicat et l'association Acceptess-T appellent à un "large rassemblement et recueillement" le mardi 16 juillet à 18h (et non lundi comme annoncé initialement), place du Trocadéro à Paris, précisant que celui-ci "se fera en présence de la mère de Géraldine qui tient à demander justice pour sa fille et l’acceptation des personnes trans et TDS".

À lire aussi : "Est-ce que sa vie ne comptait pas ?" Déception au procès en appel du meurtre de Vanesa Campos

Photo : Journée du souvenir trans (TDoR) 2018 à Nantes – Estelle Ruiz/NurPhoto via AFP

queericide | transphobie | violences LGBTphobes | travail du sexe | news | Paris