Demain débute le Tournoi international gay de Lyon (TIGALY). Explications avec Valère, volleyeur et créateur de la drag-queen Lady Vala.
Le TIGALY a commencé doucement. C'était un tournoi sportif avec seulement deux disciplines : le badminton et le volley. Puis on s'est inspiré de ce que font les tournois LGBT à travers l'Europe, avec des moments de convivialité et des soirées.
Désormais, le tournoi biennal gay de Lyon compte plus de six sports (badminton, football, handball, natation, squash, volley-ball) répartis sur onze centres sportifs lyonnais, pour quatre jours de compétition entremêlés de cocktails, de soirées et de brunch. Toujours plus de monde attendu, et toujours plus d'événements grâce au soutien actif de la ville de Lyon qui leur prête les gymnases, leur octroie un financement, et leur met à disposition ses locaux pour la réception des sportifs. "Tout pour que le tournoi puisse être d'ampleur et marquer le fait que Lyon est une ville active pour la communauté LGBT."
Le tournoi est organisé par le Cercle Associatif Rhônalpin Gay Omnisport (CARGO), l'une des plus grosses associations LGBT lyonnaise qui réunit plus de 300 adhérents autour du sport. Valère y est entré par hasard. Un peu sur les conseils de ses amis gays, surtout par curiosité. Piqué par une "ambiance très bon enfant", il y joue maintenant depuis huit ans, après un crochet par le conseil administratif pendant deux années.
Je me considère plutôt comme un militant "passif". Je n'ai jamais eu de mauvaises expériences ou de difficulté dans ma vie privée, professionnelle ou associative en raison de mon orientation. En revanche, je défendrai toujours cette association parce qu'elle apporte du bien autour d'elle.
Notamment en promouvant l'intégration et la lutte contre les discriminations par le sport. Il s'agit d'"offrir un cadre sportif à toutes ceux et celles qui ne se sentent pas bien dans des clubs mainstream. Soit par envie de se retrouver avec des gens qui partagent un peu les mêmes valeurs et la même façon de vivre, soit parce qu'ils ont été jugés dans d'autres clubs", explicite Valère.
Juriste le jour, transformiste le soir
Lui prépare la soirée de clôture du dimanche soir depuis six mois. Depuis quatre ans, il est la présentatrice de la Big Party, un rôle qui lui est tombé dessus lorsque le CARGO s'est retrouvé sans artiste transformiste pour assurer les intermèdes entre les différents tableaux dansés concoctés par les bénévoles. Valère, qui a fait du théâtre et reconnaît une "fibre artistique inassouvie", se prend au jeu :
Lady Vala et née en 2013. Tous les deux ans elle ressort du placard, rechausse ses talons et se fait maquiller par un professionnel - car moi je suis incapable de faire ça tout seul !
Après avoir loué des boîtes de nuit lyonnaise, le TIGALY monte d'un cran et s'installe cette année au Transbordeur : deuxième plus grande salle de concert de la métropole. En plus des 900 sportifs - venant de Marseille, de Montpellier, de Paris, de Rennes, de Strasbourg mais aussi d'Espagne, d'Italie, d'Angleterre, de Belgique, de Hollande, d'Allemagne... - les organisateurs s'attendent à recevoir 1.800 personnes. Sportif.ve.s et maris, femmes, amis voire même familles. "Tout ça c'est rafraîchissant", s'exclame Valère, en évoquant la sœur hétéro d'un des joueurs qui ramènera ses copines danseuses pour animer la soirée de clôture, et tout les coups de main sur lequel repose le deuxième plus grand tournoi sportif gay de France :
Un des organisateurs des soirées Garçonnières vient mixer, l'application de rencontre Hornet nous fait de la pub, les bars gays partenaires offrent des réduction aux participants... C'est important de se rendre service pour défendre ce qu'on est et ce à quoi on a droit dans le contexte actuel. C'est aussi une manière de militer !
Le Tournoi international gay de Lyon se tiendra du 14 au 17 avril 2017.
Retrouvez le programme ici. Des places pour la soirée de clôture sont toujours disponibles.
Couverture : crédits photo TIGALY