Parce que certains maladies circulent davantage parmi la population homo (ou « HSH », c'est-à-dire tous les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes), il est important de se prémunir. Certains vaccins peuvent éviter des maladies graves et surtout leurs conséquences compliquées à gérer. Petite liste pour un check-up à réclamer à votre médecin.
Le HPV, quésaco ?
Depuis avril 2017, la Direction générale de la santé incite fortement les gays de moins de 26 ans à se vacciner contre les papillomavirus humains (HPV). Le HPV est un ensemble de virus qui peuvent infecter la peau et les muqueuses. On en compte 150 types différents, dont 40 sont susceptibles d'infecter les organes génitaux des hommes et des femmes : ils provoquent surtout des condylomes, et des lésions pré-cancéreuses anales chez les hommes. L’objectif principal est de diminuer les cancers de l’anus, certes rares, mais vingt fois plus fréquents chez les garçons homosexuels que chez les hétérosexuels. Le même vaccin réduit aussi le risque d’un autre cancer rare, celui du pénis. Actuellement, moins de 20 % des gays se font vacciner.
Le vaccin sera proposé gratuitement dans des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic d’infections sexuellement transmissibles (Cegidd) ainsi que dans les centres publics de vaccination (pas encore si vous passez par un médecin de ville).
Cette recommandation était alors uniquement faite aux jeunes filles de 11 à 14 ans, pour diminuer l’incidence des cancers du col de l’utérus. La France rejoint ainsi des pays comme l’Australie, les États-Unis et l’Autriche qui ont fait le même choix de recommandations plus larges.
Contre l’hépatite A et B aussi
L'hépatite A se transmet par l’intermédiaire des mains, des aliments ou de l’eau contaminée par les matières fécales. Mais c'est l'hépatite la plus bénine.
Transmise par voie sexuelle ou sanguine, l'hépatite B est une inflammation du foie extrêmement contagieuse (100 fois plus que le VIH) qui entraîne la mort d'un à deux millions de personnes dans le monde chaque année.
En raison de sa fréquence parmi les gays et de sa transmission sexuelle, se faire vacciner contre l’hépatite B apporte également un bénéfice réel. Que l’on soit en couple ou non, séropositif ou séronégatif au VIH, que l’on pratique le safe-sex ou pas, il serait dommage de ne pas profiter de la protection qu’offre la vaccination contre une maladie dont les conséquences peuvent être très graves. Un site vous propose de l’information et des conseils simples à mettre en pratique, combinés à un quiz interactif : http://www.unvaccinpourlesgays.fr/
Pour les personnes séronégatives, il est remboursé à 65% (de 27 à 48 euros au total), comme le vaccin de l’hépatite A (25 euros) qui connaît une recrudescence depuis début 2017, surtout chez les gays. Le vaccin contre l’hépatite A fonctionne bien. Mais il connaît des ruptures d’approvisionnement sérieuses. Aussi le Haut Conseil à la Santé Publique (HCSP) a-t-il émis un avis expliquant que la priorisation doit être faite envers les personnes immunodéprimées (comme séropositives) et les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes).
Il est possible de les avoir gratuitement dans des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic d’infections sexuellement transmissibles (Cegidd) ainsi que dans les centres publics de vaccination (pas encore si vous passez par un médecin de ville).
Le Méningocoque C, cet inconnu
Après les alertes des autorités sanitaires qui ont suivis des cas très impressionnants de méningites chez les gays ces dernières années, les chercheurs ont découvert que les méningocoques s’adaptent à leur environnement. Chez les gays, ils peuvent devenir sexuellement transmissibles.
L’Agence régionale de santé d’Île-de-France indiquait en 2013 qu’il ne s’agissait pas d’une épidémie, mais que des éléments épidémiologiques incitent à une vigilance particulière. On meurt 1 fois sur 3 lorsque l’on en est atteint. À cette époque, le Haut Conseil de la santé publique avait rendu un avis recommandant fortement la vaccination aux gays, notamment s’ils vivent en Île-de-France, fréquentent les lieux de convivialité gays ou s’ils se rendent à des rassemblements gays organisés en France ou en Europe dans les mois à venir.
Il est remboursé à 65% (et coûte 23 euros), et parfois disponible gratuitement dans des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic d’infections sexuellement transmissibles (Cegidd).
Pour les personnes séropositives
Pour les personnes séropositives, on ajoutera une vaccination contre la grippe saisonnière et aussi le pneumocoque (Prevnar 13 et Pneumo 23), tous deux remboursés à 100% par l’Assurance maladie.
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