IndonésieIndonésie : l'exorcisme utilisé pour "guérir" des personnes LGBT+

Par Marion Chatelin le 11/12/2018
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La ville de Padang aurait tenté d'exorciser plusieurs personnes LGBT+, dont des couples, dans le but de les "guérir".

Détenu.e.s et exorcisé.e.s. Voilà le sort réservé à 18 personnes LGBT+ par le gouvernement de la ville de Padang, à l'ouest de Sumatra en Indonésie. Au total, 10 personnes trans' et huit lesbiennes auraient été enfermées sur ordre du maire de la ville, Mahyeldi Ansharullah. Parmi eux, des couples qui seraient sujets à un "soutien psychologique" et de "réhabilitation", rapporte la BBC.

Cérémonies d'exorcisme

La réhabilitation : comprendre, le fait de les remettre "dans le droit chemin". Pour cela, les personnes LGBT+ seront sujettes à des cérémonies qui s'apparentent à de l'exorcisme. Baptisées "Ruqyah", elles ont pour but "débarrasser le corps des esprits démoniaques qui l'habitent". La violence fait partie intégrante de ce genre de cérémonies, car les couples se feront frapper avec des manches à balais pendant que des verset du Coran leur seront lus.

Le mois dernier, le maire aurait organisé un rassemblement pour protester contre la communauté LGBT+ de Padang. Selon nos confrères de Gay Times, il aurait appelé ceux qui "commettent des pêchés" à se "repentir". "Ceux qui les protègent devront faire face à une opposition de tous les partis et de toutes les communautés de Padang, ainsi qu'aux forces de l'ordre."

Hostilité envers les LGBT+

Bien qu'il soit encore légal d'être homosexuel dans le pays insulaire, l'hostilité envers la communauté LGBT+ ne fait qu'augmenter. Les leaders nationaux comme locaux attaquent de plus en plus les LGBT. Une dizaine d'hommes ont par exemple attaqué deux personnes trans' le mois dernier sur l'île de Java.

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La semaine dernière, la ville de Pariaman a adopté un règlement visant à bannir "tout acte considéré comme LGBT". Ainsi, toute personne "ayant des activités perturbant l’ordre public" ou qui commet "des actes immoraux avec des personnes de même sexe", sera susceptible de tomber sous le coup de cette ordonnance locale, qui ne repose "ni sur la constitution indonésienne, ni sur d’autres lois nationales", commente le chercheur à Human Rights, Andreas Harsono.

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Crédit photo : capture d'écran Facebook.