Emmanuel MacronGrand débat national : il n'y aura "pas de questions interdites", annonce Macron

Par Youen Tanguy le 14/01/2019
Macron

Emmanuel Macron, dans sa lettre aux Français sur le grand débat national, a proposé d'encadrer cette consultation autour d'une trentaine de questions. Il assure toutefois qu'il n'y aura pas de "questions interdites", et laisse ainsi planer le doute sur d'éventuelles discussions portant sur le mariage pour tous.

Le débat doit être lancé ce mardi 15 janvier pour une durée de deux mois. Dans une lettre aux Français, rendue publique dimanche 13 janvier, Emmanuel Macron a donné les contours du grand débat national censé servir à "transformer les colères en solutions".

Au lendemain d'un neuvième samedi de manifestations des "gilets jaunes" marqué par un regain de mobilisation, le chef de l'Etat assure que les propositions des Français "permettront de bâtir un nouveau contrat pour la Nation, de structurer l’action du Gouvernement et du Parlement, mais aussi les positions de la France au niveau européen et international".

Pour ce faire, la président propose une liste d'une trentaine de questions sur les thèmes qu'il avait définis par avance le 10 décembre : fiscalité, modèle social, démocratie, institutions, transition écologique et diversité, immigration, laïcité. Mais assure, toutefois, qu'il n'y aura "pas de questions interdites".

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Des lignes rouges, sauf...

Il trace tout de même plusieurs lignes rouges, en excluant de revenir sur les réformes votées sur la fiscalité sur le patrimoine. En clair, sur la suppression de l'ISF, dont le rétablissement fait pourtant partie des demandes les plus fréquentes apparues dans les cahiers de doléances ouverts dans des milliers de mairies. Autre point non négociable pour le chef de l'Etat : la remise en cause du droit d'asile.

Il n'évoque en revanche pas d'autres points que le gouvernement ne veut pas mettre sur la table, comme le mariage pour tous, la peine de mort ou l'IVG, alors que son porte-parole Benjamin Griveaux avait affirmé sur le site de TÊTU que la loi Taubira ne serait remise en cause "sous aucun prétexte". Ce dernier répondait ainsi à plusieurs personnalités politiques, dont Alexis Corbière, Chantal Jouanno ou Fabien Roussel, qui avaient jugé possible de débattre à nouveau du mariage pour tous dans le cadre du grand débat national, avant de revenir sur leurs propos.

Dans le mois qui suivra le 15 mars la fin du grand débat, il donne rendez-vous aux Français pour sa traduction politique. Il ne précise pas comment les propositions des citoyens pourraient devenir réalité, s’abstenant d'évoquer l'idée de référendums multiples, suggérés par des membres du gouvernement. Et d'avertir : "Ce débat n'est ni une élection, ni un référendum".

Lecornu et Wargon en charge

Ce sont la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, et le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, fervent opposant au mariage pour tous en 2013, qui ont été chargés d'animer le grand débat national.

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Le pilotage du grand débat restait à définir, après la défection de la présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno, sur fond de polémique autour de son salaire.

(Avec AFP)

Crédit photo : Wikimedia Commons.