LGBTphobiePMA : la députée Agnès Thill ne sera pas exclue de LREM

Par Marion Chatelin le 21/02/2019
Agnès Thill

L'élue LREM Agnès Thill a reçu une simple "mise en garde" de la part de son parti, a-t-elle indiqué ce jeudi 21 février à l'AFP. Certains députés ont demandé à plusieurs reprises son exclusion après ses déclarations discriminantes et anti-PMA.

Une simple mise en garde. Voilà ce qu'aura reçu la députée Agnès Thill, après plusieurs semaines d'atermoiements sur son sort. La députée de l'Oise restera bel et bien membre de La République en marche, malgré ses déclarations homophobes et discriminantes. Assistée d'un avocat, elle avait été entendue mardi 19 février par la commission des conflits de La République en marche.

Dans un communiqué, la députée dit "se réjouir de demeurer membre du mouvement LaREM, dont (elle) partage et adhère à toutes les valeurs". "Je me suis engagée à faire attention à mes propos", a précisé à l'AFP la députée de l'Oise, se félicitant que soit "reconnu" qu'elle n'est "ni homophobe, ni islamophobe".

Et pourtant. La députée a tenu plusieurs propos complètement déroutants, notamment dans sa "contribution" au rapport parlementaire sur la bioéthique. "Un tapis de sottises totalement délirant", selon la députée LREM pro-PMA Laurence Vancoeunebrock-Mialon. Un texte dans lequel Agnès Thill a par exemple assuré que "l’absence de genre dans le mot parent favorise l’éclosion d’écoles coraniques".

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Le règne de l'impunité

Elle avait déjà été mise en garde à plusieurs reprises auparavant par LREM, notamment pour des propos concernant un supposé "lobby LGBT à l'Assemblée nationale". En novembre dernier en particulier, le mouvement LREM et M. Le Gendre avaient déjà adressé une lettre à la députée, la mettant en garde une "dernière" fois "contre les excès" de ses "prises de position publiques". Trente députés de la majorité avaient demandé "une réponse de fermeté" de la part du groupe sur son cas, c'est raté.

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Contacté par TÊTU, le député LREM de la Charente-Maritime, Raphaël Gérard, a confié être dans l'incompréhension la plus totale. "Je pense que la stratégie du mouvement, c'est de ne pas la victimiser pour ne pas lui donner encore plus de poids qu'elle n'en a. Mais cela blesse un certain nombre de personnes et me rend vraiment perplexe. Pour moi c'est une non-décision", et d'ajouter : "C'est la démonstration qu'elle n'est pas opprimée par le groupe".

"On la laisse diffuser des messages homophobes ou transphobes. Le fait de ne pas trancher donne un sentiment d'impunité terrible. On peut dire qu'il y a des 'lobbys' LGBT ou juifs et ça ne choque personne. On se tire une balle dans le pied." 

De son côté, l'ex-député LREM Matthieu Orphelin, qui a quitté le groupe majoritaire le 6 février dernier, a exprimé sa colère sur son compte Twitter, insistant sur le fait de "rien laisser passer" :

Selon un communiqué publié par la Commission des conflits du mouvement, la députée Agnès Thill pourrait faire l'objet d'une sanction "plus lourde" et "pouvant aller jusqu'à l'exclusion, si elle venait à renouveler un tel comportement".

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Crédit photo : compte Facebook.