LGBTphobieDeux hommes condamnés après l'agression d'un couple gay dans le Puy-de-Dôme

Par Nicolas Scheffer le 08/10/2020
couple

Deux hommes ont été condamnés à six mois de prison "à domicile" et du sursis pour avoir agressé un couple d'homos qui s'étaient embrassés devant eux.

En mai 2019, un couple gay voulait s'installer sur une aire d'accueil de gens du voyage d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme. Ils ont été accueilli par un panneau de bois sur lequel était écrit "PD interdie" (sic).

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Au début, "j'ai pris ça pour de la rigolade. Je connais pas mal de gens dans ce camp, je suis même sorti avec certains jeunes d'ici !", a soufflé à l'audience l'un des deux hommes qui a été agressé cité par La Montagne. Le couple, refusant de laisser passer cette banderole d'accueil, a été rapidement pris à partie par plusieurs hommes qui n'appréciaient pas d'avoir un couple homo dans le voisinage.

Deux et trois jours d'ITT

Pendant l'altercation, le couple reçoit plusieurs insultes à caractère homophobe, avant d'être roué de coups. "Ils ont été véritablement lynchés", a jugé, lors de l'audience leur avocate, Me Berraguas-Tessier. Les gendarmes ont été appelés pour mettre fin à l'agression. Les constatations sont importantes, les médecins ont prescrit deux jours d'incapacité totale de travail (ITT) à l'un des deux hommes et trois à l'autre.

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"Ils m'ont insulté, je me suis défendu", a cru bon de dire l'un des deux hommes poursuivi pour violences. Le second a évoqué une soit disante provocation. "On n'a rien contre les homos, mais la veille de leur installation dans le camp, ils se sont embrassés devant tout le monde, devant les enfants, faut quand même du respect !", a-t-il lancé sans se douter que parfois, le silence est préférable.

"Le bisou, c'est mon droit"

"Nous avons bien compris que nous n'étiez pas homophobes, mais il ne faut pas qu'ils s'installent dans votre camp", a ironisé le président. "Le bisou, c'est mon droit. Mais je n'ai jamais embrassé mon copain au milieu du camp, car je sais qu'il y a des aînés. On est civilisé, on ne méritait pas de prendre des coups comme ça", a réagi l'une des victimes.

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L'un des prévenu, âgé de 39 ans a été condamné à six mois de "détention à domicile" sous surveillance électronique, indique le journal local. Le second, âgé de 20 ans, a été sanctionné de six mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans et 210 heures de travail d'intérêt général. Chacun devra verser quelque 8.500 euros aux victimes au titre de leurs préjudices.

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