Elisabeth MorenoOù en est le plan d'action pour l'égalité et contre les discriminations du gouvernement?

Par Xavier Héraud le 17/03/2021
Plan

Six mois après le lancement du Plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+, le ministère chargé l'égalité entre les hommes et les femmes, de la Diversité et de l'Égalité des chances organisait hier un premier comité de suivi. L'occasion de voir où en est la mise en œuvre des actions proposées.

Le premier comité de suivi du Plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 s'est tenu hier, en présence de la ministre chargée de ce plan, Elisabeth Moreno, d'Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice et Garde des Sceaux et d'associations LGBT.

42 actions à mettre en œuvre

Le plan, qui comporte 42 actions à réaliser, a été annoncé en octobre dernier.  La ministre s'était engagée à organiser un comité de suivi tous les six mois.

A LIRE AUSSI: Sur les sujets LGBT+, Élisabeth Moreno veut se détacher de Marlène Schiappa et obtenir « des résultats »

Lors de la réunion ont été répertoriées les actions mises en œuvre et celles qui sont en cours. Le plan courant sur trois ans, les mesures réalisées au bout de six mois sont logiquement assez peu nombreuses. Voici celles qui ont été listées lors du comité de suivi:

Le recrutement d'un officier de liaison LGBT+ au sein de commissariats à Cayenne et à Montpellier (qui s'inscrit dans le cadre d'un objectif plus large visage à mieux former les personnels de police et de justice aux questions LGBT) ;

L'établissement de conventions de partenariat pour l'hébergement d'urgence des jeunes LGBT+ et subventions exceptionnelles octroyées aux associations LGBT+ pour la distribution de colis alimentaires et de tickets services ;

La publication du plan pour renforcer la prise en compte des vulnérabilités des demandeurs d'asile et des réfugiés incluant l'orientation sexuelle et l'identité de genre en mars 2021.

Du côté des mesures en cours, il y a... pratiquement tout le reste, réparti sur quatre axes: la reconnaissance des droits des personnes LGBT+, le renforcement de leur accès aux droits, la lutte contre la haine anti-LGBT+ e t l’amélioration de la vie quotidienne.

Manque d'indicateurs pour évaluer le plan

Lucile Jomat, vice-présidente et porte-parole de SOS homophobie, qui a assisté au comité de suivi note "une volonté de faire avancer la lutte contre les LGBTphobies". Mais, tempère la militante, "il manque des éléments pour évaluer le suivi de ce plan".

"La question des formations ressort énormément dans toutes les thématiques du plan, explique-t-elle. Qui organise ces formations? Est-ce qu'en tant qu'association qui fait aussi de la sensibilisation contre les LGBT-phobies nous allons être impliquée ou pas du tout?" Et la porte-parole de SOS homophobie de poursuivre: "Nous aimerions savoir combien de personnes sont formées et mais aussi connaître le contenu de ces formations. Nous avons également des questions sur les échéances: est-il prévu de former tous les personnels de la police et de la gendarmerie d'ici la fin du plan en 2023 ou l'objectif est-il juste de lancer les formations ?".

La ministre s'est voulue rassurante

Selon Lucile Jomat, Elisabeth Moreno s'est voulue rassurante : "Elle a noté nos questions et reviendra vers nous plus tard. Elle nous a affirmé que des indicateurs seraient mis en place très prochainement pour évaluer l'efficacité du plan et l'étendue des actions."

L'important, résumé la porte-parole de SOS homophobie est "de co-construire ensemble tout ce qui est mis en place par le ministère dans la lutte contre les LGBTphobies". Il reste encore deux ans et demi pour cela.

Crédit photo : Ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes.