INFO TÊTU - Viktor Orban a annoncé un référendum sur la "protection de l'enfance" pour légitimer une loi homophobe décriée en Europe. Auprès de TÊTU, la Commission européenne annonce que "cela ne change pas la position de la Commission".
La Commission européenne est agacée. Viktor Orban a monté d'un cran son discours europhobe en annonçant sur Facebook la tenue d'un referendum en Hongrie à propos de la loi homophobe. "La loi hongroise opère clairement une discrimination à l’encontre des personnes en raison de leur orientation sexuelle. Elle va à l’encontre des valeurs fondamentales de l’Union européenne et viole un certain nombre de règles de l’UE", juge la Commission européenne auprès de TÊTU.
Alors que tous les mots sont soupesés en diplomatie, ceux de la Commission européenne sont fermes. "Nous avons vu l'annonce d'un référendum sur la loi hongroise. Cela ne change pas la position de la Commission : nous avons déjà exprimé clairement notre point de vue sur cette question et engagé des procédures judiciaires pour faire respecter le droit de l'UE", rappelle-t-elle ce jeudi 22 juillet. Elle a notamment engagé une procédure d'infraction contre la Hongrie. Une démarche qualifiée de "bombe nucléaire" diplomatique pouvant aller jusqu'à des sanctions financières.
La veille, Viktor Orban s'en est violemment pris à cette institution. "Bruxelles a clairement attaqué la Hongrie ces dernières semaines", a-t-il déclaré, dénonçant un "abus de pouvoir". Auprès de TÊTU, la Commission répond : "soyons clairs, la Commission n'a jamais contesté le droit à la protection des enfants. La Hongrie n'a toutefois pas expliqué pourquoi l'exposition des enfants aux contenus LGBTQI nuirait à leur bien-être ou ne serait pas conforme à l'intérêt supérieur de l'enfant".
"La loi hongroise opère clairement une discrimination"
L'exécutif européen n'entend pas abandonner la procédure d'infraction qu'elle a initiée contre le pays. Cette loi entend interdire toute représentation positive de l'homosexualité et de la transidentité auprès des enfants. De nombreux dirigeants européens ont dénoncé la portée LGBTphobe d'une telle loi. Viktor Orban, impliqué dans l'affaire Pegasus, a donc annoncé le recours à un referendum autour de cinq questions. Il compte demander aux Hongrois s'ils acceptent que l'école "parle de sexualité à leurs enfants sans leur consentement" (sic), s'ils soutenaient "la promotion des traitements de changement de sexe (sic) pour les mineurs" ou la "présentation sans restriction devant les mineurs de contenu médiatique à caractère sexuel (sic) qui affecte leur développement (sic)".
Auprès de TÊTU, Clément Beaune, secrétaire d'État français en charge de l'Europe a dénoncé "une stratégie d'amalgame et de confusion manifeste, parlant par exemple de 'contenu sexuels sensibles' sans précision". Clément Beaune rappelle également que "la Hongrie a adhéré à l'UE par référendum et à ses traités qui comportent des valeurs communes claires, dont l’égalité et la non discrimination".
Crédit photo : Lukasz Kobus