Un couple d'hommes a été violemment agressé en plein centre-ville d'Edimbourg (Écosse) devant une foule passive. La police a lancé une enquête.
La scène s'est déroulée en plein centre-ville d'Edimbourg, capitale de l'Écosse, devant les yeux de passants impassibles. Vers 21h20, le vendredi 30 juillet, quatre personnes s'en sont pris à un couple d'hommes, les frappant et leur crachant dessus avant de leur voler un sac et de s'enfuir en courant.
Une enquête a été lancée par les forces de l'ordre, rapporte Edinburgh News. Un témoin, qui a alerté la police, a décrit la scène au quotidien local. "La victime est venue directement me voir pour me remercier et me demander s'il était pas trop amoché. Il y avait du sang au sol. Quand je l'ai réconforté, il a fondu en larme et sanglotait contre ma poitrine", confie-t-il, partageant son incompréhension.
"Il a simplement essayé de se protéger"
La victime et son mari étaient en train de parler à une femme lorsqu'ils ont été soudainement agressés au bord d'une route. "C'était totalement gratuit. La victime n'a pas riposté, il a simplement essayé de se protéger. Les gars se marraient, se vantaient et traitaient les victimes de tapettes", raconte le témoin. Les victimes ont dû recevoir des soins. Selon lui, personne n'est intervenu directement. Pire encore, toujours selon ce témoin, certains passants se sont mis à rire, et plusieurs ont sorti leur appareil photo pour immortaliser la scène en vidéo.
La police a confirmé qu'une agression avait eu lieu dans ladite rue. "Les deux hommes, de 33 et de 30 ans, n'ont pas été sévèrement blessés. Une enquête a été ouverte et quiconque a des informations devrait appeler la police", fait savoir son porte-parole.
"Les crimes de haine sont en hausse"
"C'est horrible. Les crimes de haine sont en hausse. Pour beaucoup d'entre nous, être libre nécessite d'être sans cesse aux aguets pour vérifier que nos rues sont calmes", a réagi sur Twitter Colin Macfarlane, directeur de Stonewall Scotland and Northern Ireland. Cité par Pinknews, Jordan Daly, fondateur de l'association Time for Inclusive Education, a écrit : "Horrible. C'est pour cela que l'on a peur de se prendre la main, s'embrasser ou se faire un câlin. C'est pour cela que les préjugés envers les minorités sont dangereux. J'espère que les agresseurs seront arrêtés."
"Ce n'est pas la première attaque homophobe violente cette année, mes pensées vont aux victimes ce matin. Nous devons condamner ces actes avec unité", a tweeté Adam McVey, un élu local. Toujours sur Twitter, un internaute anonyme s'est pris en photo tenant la main de son compagnon dans la rue où l'agression a eu lieu. "Nous nous sentions un peu nerveux en remontant la rue. Mais Edimbourg reste un lieu safe", veut-il croire dans un message accompagné d'un coeur.
Vague d'attaques homophobes en Europe
Depuis plusieurs mois, les agressions à caractère homophobes se multiplient en Europe. D'abord à Barcelone, cinq homos ont été agressés fin mai. Puis le drame absolu à Corogne où Samuel, un jeune infirmier, est mort après avoir été roué de coups début juillet. Quelques jours plus tard, en Corse, un couple a également été passé à tabac devant une foule passive.
À Saint-Denis, deux violentes agressions ont aussi eu lieu en marge d'une fête. Des agressions ont également eu lieu à Berlin, le jour même de la marche des Fiertés. Mais encore à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre, où les actes LGBTphobes se multiplient récemment. Partout, ces actes ont été condamnés par les élus, qui peinent néanmoins à agir.