TurquieTurquie : les étudiants poursuivis pour une Pride ont été acquittés

Par Nicolas Scheffer le 08/10/2021
turquie,pride,ankara

Amnesty International se félicite de l'acquittement de 18 étudiants et un professeur qui avaient participé en mai 2019 à une marche des Fiertés sur leur campus d'Ankara.

Les 18 étudiants et leur professeur d'université risquaient jusqu'à trois ans de prison. Leur crime : avoir participé à une marche des Fiertés organisée en mai 2019 sur leur campus d'Ankara en dépit d'une interdiction de la direction de l'université. Ce vendredi 8 octobre, l'organisation Amnesty International annonce que la justice a finalement décidé de les acquitter.

À lire aussi : En Turquie, des étudiants risquent la prison pour avoir célébré une marche des Fiertés

"18 étudiants et un académicien jugés pour avoir participé au défilé de la Pride ont été acquittés ! Merci à 445.000 personnes pour qui défendre les droits LGBTI+ n'est pas un crime !", s'est félicitée sur Twitter l'antenne turque d'Amnesty International. "Le tribunal a jugé qu'une personne devait être condamnée à une amende pour avoir insulté les forces de l'ordre. En l'absence d'élément criminel, les autres ont été acquittés", précise l'ONG.

"Une victoire pour la justice"

"Des étudiants et d'autres personnes participant à une fête de l'amour et de la solidarité pacifique ont dû faire face à des tirs de gaz de poivre, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène par la police. Dix-neuf d'entre eux sont aujourd'hui traînés devant les tribunaux pour des chefs d'accusation dénués de tout fondement et encourent des peines de prison absurde", alertait en décembre dernier Nils Muižnieks, directeur régional d'Amnesty pour l'Europe.

https://twitter.com/SebastienTULLER/status/1446418253148983299?s=20

Le délibéré devait être rendu en décembre 2020, mais il a été repoussé à plusieurs reprises. "Il ne faut pas oublier que l’interdiction de la Pride en mai 2019 n’avait aucune base légale, comme l’a confirmé le tribunal administratif d’Ankara en juin", expliquait à TÊTU Sébastien Tüller, responsable des questions LGBTI pour l'association. En février 2019, la cour d'appel administrative d'Ankara avait décidé de lever l'interdiction de rassemblement décrétée par l'état d'urgence, qui avait été invoqué pour interdire la Pride. "Le verdict d'aujourd'hui est une victoire pour la justice, mais cette longue bataille juridique n'aurait pas dû être nécessaire", relève aujourd'hui Nils Muižnieks, dans un communiqué.

À lire aussi : Emprisonné depuis 4 ans en Turquie, Fabien Azoulay transféré en France

Crédit photo : Amnesty