Après avoir reçu une autorisation de mise sur le marché au printemps dernier, le Cabotégravir devrait être bientôt disponible en France. Il permet d'être traité pour le VIH une fois tous les deux mois à la place du cachet quotidien.
D'ici à la fin de l'année ou, au plus tard, début 2022. La Haute autorité de santé et les laboratoires ont annoncé au magazine spécialisé Transversal la commercialisation prochaine du premier traitement injectable du VIH. Déjà disponible aux États-Unis et au Canada, cet antiretroviral a reçu au printemps dernier l'autorisation de mise sur le marché européen.
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Cette molécule faciliterait grandement la vie des personnes vivant avec le VIH en leur permettant d'abandonner le cachet quotidien. Mais d'abord, et pendant un mois, le patient doit suivre une bithérapie par voie orale. Si tout se passe bien, il peut passer à une forme injectable : les trois premiers mois, à l'hôpital, puis en ville par une infirmière tous les deux mois. La double injection de Cabotégravir et de Rilpivirine est réalisée sur les deux fessiers, ce qui peut causer quelques douleurs ou des hématomes, indique la même source.
Un traitement injectable du VIH plébiscité
Avant de le rendre disponible, les autorités et les laboratoires négocient le prix du traitement. Aux États-Unis, il coûte 43.560 dollars la première année, sans compter le mois préalable de pilules orales. "Si les laboratoires demandent le même niveau de prix en France, il est fort probable que les autorités le refusent, ce qui rallongerait les négociations et conduirait à ce que les deux injections ne soient prises en charge qu'à 65% par la sécurité sociale. Autant dire qu'alors, très peu de personnes pourraient accéder à ce traitement", pointe Cédric Daniel, d'Actions traitements, cité par le magazine de Sidaction.
Si chaque personne qui vit avec le VIH peut se trouver soulagée à l'idée de ne plus avoir à prendre un cachet quotidiennement, le nouveau mode d'administration est particulièrement conseillé aux personnes qui se cachent pour prendre leur traitement, ou encore aux personnes âgées qui peuvent avoir du mal à avaler un comprimé. Une étude à échelle européenne datant d'octobre 2020 montre que 68% des personnes vivant avec le VIH souhaitent tenter un traitement injectable. Le Lénacapavir, un traitement injectable tous les six mois, est également à l'étude, tout comme des implants sous-cutanés. Autre source d'espoir : une forme injectable pourrait également bientôt concerner la PrEP, d'ici deux ou trois ans, selon Actions traitements.
Erratum : Contrairement à ce qui a été écrit dans une première version de cet article, l'injection est prévue tous les deux mois et non de façon mensuelle.
Crédit photo : Sam Moqadam / Unsplash