Josh Cavallo, le joueur de foot australien qui vient de faire son coming out gay, s'est dit effrayé et attristé que le Mondial de football, en 2022, soit organisé au Qatar où l'homosexualité est criminalisée.
Le Mondial de football est évidemment le Graal pour tout joueur professionnel. Mais pour Josh Cavallo, l'édition 2022 serait surtout un dilemme. Car comme il l'a annoncé au monde récemment, le défenseur australien professionnel est aussi gay. Or, la Coupe du monde de son sport se déroulera l'an prochain dans un pays où l'homosexualité est toujours criminalisée, passible de prison et même de la peine de mort pour les personnes de confession musulmane : le Qatar.
"Je ne voudrais pas vraiment aller au Qatar"
"J'ai lu [qu'ils] prévoyaient la peine de mort pour les homosexuels au Qatar, c'est quelque chose dont j'ai très peur et je ne voudrais pas vraiment aller au Qatar à cause de ça", a déclaré Josh Cavallo dans une interview podcast au quotidien britannique The Guardian. Si à seulement 21 ans, il n'est pas membre de l'équipe d'Australie (il a joué avec l'équipe nationale des moins de 20 ans), Josh Cavallo serait placé face à un dilemme en cas de sélection : "Cela m'attriste. La Coupe du monde est au Qatar et l'une des plus grandes réalisations en tant que footballeur professionnel est de jouer pour votre pays, et de savoir que c'est dans un pays qui ne soutient pas les homosexuels et met en danger notre propre vie, cela me fait peur et me fait réévaluer – est-ce que ma vie est plus importante que de faire quelque chose de vraiment bien dans ma carrière ?"
Si le Qatar fait beaucoup d'efforts pour se donner à l'étranger une image moderne et ouverte, Doha n'a encore pas résisté récemment à bannir le dernier film de l'univers Marvel, Les Éternels, dont Disney n'a pas voulu censurer l'homosexualité du nouveau super-héros, Phastos…
Josh Cavallo en écho à Tom Daley
Fin 2019, interrogé sur l'accueil des personnes LGBTQI+ en 2022, le responsable de l’organisation de la Coupe du monde, Nasser al-Khater, avait livré une réponse assez peu convaincante. "Je tiens à assurer à tous les fans, quel que soit leur genre, leur orientation (sexuelle), leur religion ou leur race, que le Qatar est l’un des pays les plus sûrs au monde et qu’ils seront tous les bienvenus ici", avait-il déclaré, tout en prévenant : "Les marques d'affection en public sont mal vues ici, ce n'est pas dans notre culture"…
La préoccupation exprimée par Josh Cavallo fait écho à la prise de position récente du Britannique Tom Daley. Indiquant vouloir "faire [sa] mission, d'ici aux Jeux olympiques de Paris en 2024, de faire en sorte que les pays qui criminalisent et punissent de mort les personnes LGBT ne soient pas autorisés à participer aux Jeux olympiques", le champion olympique de plongeon a aussi dénoncé la tenue du Mondial 2022 au Qatar malgré "des règles extrêmes contre les personnes LGBT et les femmes". Et d'ajouter : "Je pense qu'il ne devrait pas être permis pour un événement sportif d'être accueilli dans un pays qui criminalise les droits humains fondamentaux." Curieux, que les instances mondiales du sport restent toutes sourdes à cette question…
Crédit photo : Creative Commons