lobby réacHaine anti-drag queens : la mairie de Toulouse invente l'atelier pour enfants… interdit aux mineurs !

Par têtu· avec AFP le 25/01/2023
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En raison des protestations et menaces émanant du lobby réactionnaire, la municipalité de Toulouse, dirigée par le maire de droite Jean-Luc Moudenc, a décidé de réserver aux adultes des ateliers de lecture de contes pour enfants animés par des drag queens dans une de ses médiathèques.

"Ce choix de programmation – qui n'a donné lieu à aucun visa ou aval de la part des élus – peut déstabiliser une partie du public. Ce n'est évidemment pas la volonté de la Collectivité". C'est en ces termes que la municipalité de Toulouse, emmenée par le maire de droite Jean-Luc Moudenc, justifie dans un communiqué rendu public ce mardi 24 janvier d'avoir déprogrammé des ateliers de lecture pour enfants animés par des drag queens dans une de ses médiathèques. Un choix de mots qui de facto valide l'argumentaire de la droite réactionnaire, Manif pour tous en tête, qui a désormais pris l'habitude de s'en prendre aux drag queens.

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La haine des drag queens, nouveau dada réac

La Manif pour tous s'est en effet indignée sur Twitter de l'organisation de cette lecture, épaulée par un groupuscule baptisé Furie française, se présentant sur Instagram comme "mouvement de jeunesse communautaire toulousain et enraciné", qui a lancé une pétition en ligne contre l'atelier. Si cette dernière a été supprimée, sa publication avait été accompagnée, rapportent les médias toulousains, de réactions violentes et de menaces proférées par des internautes.

Le maire Jean-Luc Moudenc, fait savoir le communiqué de la ville, compte demander "à Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, la dissolution du mouvement 'Furie française', à l'origine des menaces et du trouble à l'ordre public". Néanmoins, constatant que "certaines réactions peuvent amener du trouble à l'ordre public", la municipalité a préféré céder plutôt que de faire assurer la sécurité des lieux par sa police municipale, comme Bordeaux a dû récemment s'y résoudre pour un atelier similaire. "Dans un souci d'apaisement", développe encore son communiqué, la lecture prévue le 18 février, et initialement destinée à "sensibiliser le jeune public à la différence, de manière ludique", "sera réorientée pour n'accueillir qu'un public majeur". Une lecture de contes pour enfants interdite aux moins de 18 ans, il fallait y penser !

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Crédit photo : Shanna Banana via YouTube