Le parquet de Metz a annoncé l'ouverture d'une enquête sur le caractère homophobe de l'offensive d'intégristes, revendiquée par les collectifs Lorraine Catholique et Civitas, qui a abouti cette semaine à l'annulation d'un concert de Bilal Hassani.
"Menace de délit contre les personnes en raison de leur orientation sexuelle, de provocation à la haine ou à la violence contre une personne en raison de l'orientation sexuelle et de provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit." Voici les trois motifs pour lesquels le parquet de Metz (Moselle) a annoncé ce jeudi 6 avril l'ouverture d'une enquête contre X après l'annulation la veille d'un concert de Bilal Hassani prévu dans l'ancienne église Saint-Pierre-Aux-Nonnains, désacralisée depuis un demi-siècle et devenue une salle de spectacles.
"Le travesti marocain Bilal Hassani"
En amont de la venue du jeune chanteur, un collectif baptisé Lorraine Catholique avait crié, dans un message sur son blog largement relayé, à la "profanation", appelant à une prière de réparation avant le concert devant l'ancienne église. Une vendetta soutenue par le mouvement Civitas, qui, après l'annonce de l'annulation du concert, s'est félicité sur Twitter en ces termes : "Une victoire de plus ! Le travesti marocain #BilalHassani annule son concert dans l'église Saint-Pierre-aux-Nonnains à Metz sous la pression de groupes catholiques dont #CIVITAS. Preuve que la mobilisation des catholiques paye !"
La Sûreté départementale est saisie de ces faits, a précisé à l'AFP le procureur de la République adjoint, Thomas Bernard. Les associations Stop Homophobie et Mousse ont par ailleurs déposé plainte, a annoncé leur avocat Me Étienne Deshoulières, contre Civitas auprès du parquet de Metz pour discrimination en raison de l'identité de genre.
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