Près de deux ans après le suicide du jeune Lucas dans les Vosges, l'enquête administrative de l'Éducation nationale est terminée. Elle confirme le harcèlement scolaire homophobe subi par le collégien de 13 ans, dont la famille s'est pourvue en cassation.
Lucas a bien été victime d'un harcèlement scolaire homophobe. Presque deux ans après le suicide du collégien âgé de 13 ans dans les Vosges en janvier 2023, l'enquête administrative de l'Éducation nationale est terminée, rapporte Paris Match ce mercredi 18 décembre. Le document a été versé au dossier judiciaire, alors que la famille de Lucas et le parquet général de Nancy se sont pourvus en cassation après la relaxe en appel des quatre adolescents (deux garçons et deux filles de 13 ans également). Lors du procès en première instance, en juin 2023, le tribunal les avait condamnés pour harcèlement, mais sans reconnaître de lien avec le suicide de Lucas.
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"L'enquête administrative montre qu'il y a bien eu du harcèlement au sein de l'établissement et en dehors, sur les réseaux sociaux", confirme à têtu· le ministère de l'Éducation, qui nous précise : "L'enquête ne visait pas à qualifier le harcèlement mais, à sa lecture, la dimension homophobe ne fait pas de doute."
L'affaire Lucas en cassation
"L'objectif de cette enquête, demandée par Nicole Belloubet [ministre de l'Éducation de février à septembre, NDLR], n'était pas d'établir le lien entre le harcèlement et le suicide, ce sera à la justice de l'établir, mais il fallait que l'enquête administrative soit aboutie pour être versée à la justice en vue du pourvoi en cassation", poursuit le ministère. L'avocate de la famille, Catherine Faivre, a réagi auprès de l'Agence France-Presse (AFP) : "Cela vient confirmer une situation qu'on connaissait et qui n'avait pas été reconnue en tant qu'infraction de harcèlement."
Fait nouveau, l'enquête – qui n'a pas été rendue publique – montrerait selon le ministère "que les équipes éducatives ont répondu à ce harcèlement". Séverine Vermard, la mère de Lucas, en jugeait autrement en janvier 2023, déclarant lors d'une conférence de presse : "J'étais seule avec la parole de mon fils. Le corps enseignant aurait pu faire plus. Il aurait dû, selon moi, au moins mettre en place des mesures disciplinaires suite aux deux signalements que j'ai faits."
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Crédit photo : archive familiale