justiceHarcèlement scolaire : le parquet général et la mère de Lucas se pourvoient en cassation

Par têtu· avec AFP le 14/11/2023
La mère de Lucas, 13 ans, lors d'une marche blanche organisée pour le garçon dans les Vosges

Les quatre collégiens jugés pour "harcèlement ayant entraîné le suicide" de Lucas ont été relaxés le 6 novembre en appel.

Le parquet général de Nancy et la mère de Lucas, le collégien de 13 ans qui s'est suicidé en janvier dernier dans les Vosges, ont annoncé ce lundi 13 novembre se pourvoir en cassation après la relaxe des quatre collégiens jugés dans cette affaire pour "harcèlement ayant entraîné le suicide".

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En première instance, le tribunal avait reconnu les quatre mineurs, deux garçons et deux filles, coupables de harcèlement scolaire mais sans retenir le lien de causalité entre ces faits et le suicide de Lucas. La Cour d'appel de Nancy, tout en relevant le caractère "odieux" des propos qui avaient été tenus par les prévenus, a également conclu à "l'absence d'effet démontré" de ces propos "sur la santé mentale de Lucas", pointant l'absence de "lien de causalité" avec le suicide du collégien, survenu plusieurs semaines plus tard, le 7 janvier 2023. Cette relaxe a aussi entraîné le rejet de la demande de dommages et intérêts formulée par la famille du collégien.

Homophobie à l'école

Cette décision a constitué "un choc" pour la mère de Lucas, rapporte son avocate. "Le système judiciaire aujourd'hui ne répond pas à la réalité vécue par les victimes de harcèlement scolaire qu'il convient de protéger", a-t-elle déploré. Après le suicide de Lucas, ses proches avaient révélé les moqueries et insultes à caractère homophobe dont l'adolescent était victime de la part d'élèves de son collège.

Ce drame avait soulevé une vague d'émotion et suscité des réactions politiques. "Quand un enfant met fin à ses jours, il n'y a pas de mots pour dire le chagrin, la douleur", avait déclaré au Sénat Pap Ndiaye, alors ministre de l'Éducation nationale, qui avait promis à têtu· d'œuvrer pour "une école accueillante pour les élèves LGBT+". Son successeur, Gabriel Attal, a également assuré faire de ce dossier une priorité.

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Crédit photo : Jean-Christophe Verhaegen / AFP