EuropeHongrie : le parti de Viktor Orbán pond une loi d'interdiction de la Pride LGBT+

Par têtu· avec AFP le 17/03/2025
La Hongrie de Viktor Orban pratique l'homophobie d'État

Leader européen de l'homophobie d'État, l'allié de Donald Trump et de Marine Le Pen a encore trouvé le moyen de durcir la législation de la Hongrie, qui pourrait devenir le seul pays membre de l'Union européenne à interdire la marche des Fiertés LGBT+.

"Je conseille aux organisateurs de la Gay Pride de ne pas prendre la peine de préparer le défilé de cette année : c'est une perte d'argent et de temps…" Moins d'un mois après les menaces proférées par Viktor Orbán lors de son discours annuel sur l'état de la nation, le parti du Premier ministre hongrois a présenté ce lundi 17 mars un texte de loi visant à interdire purement et simplement toute Marche des fiertés LGBT+. Entretemps, le gouvernement avait prévenu que de tels défilés ne seraient "plus tolérés sous leur forme publique" actuelle.

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La loi hongroise protégeant la liberté de réunion, le Fidesz y a déposé un amendement qui interdit la tenue d'un rassemblement violant la législation LGBTphobe adoptée par le pays en 2021, celle qui prohibe la "promotion" de l'homosexualité ou de la transidentité auprès des mineurs. Selon la rhétorique chère au parti de Viktor Orbán, le document du Fidesz consulté par l'Agence France-Presse (AFP) explique qu'il s'agit de garantir que seuls les événements "respectant le droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct peuvent avoir lieu".

La Pride de Budapest doit avoir lieu

En cas d'infraction, les organisateurs et participants s'exposeraient à une amende de 500 euros, somme "qui sera reversée aux fins de protection de l'enfance", précise encore le Fidesz, qui prévoit la possibilité pour la police d'identifier les contrevenants via des outils de reconnaissance faciale. La date du vote du texte n'est pas encore connue mais la loi pourrait être adoptée d'ici à la mi-avril, en même temps qu'une série de révisions constitutionnelles annoncées la semaine dernière, affirmant "la primauté du droit des enfants sur tout autre droit, à l'exception du droit à la vie" et stipulant qu'une personne est "soit un homme, soit une femme", en écho à un décret transphobe signé par le président américain Donald Trump.

"Qu'est-ce que cela si ce n'est un pas de plus vers un régime de style russe, vers une dictature ?", a réagi sur Facebook Laszlo Sebian-Petrovszki, député du parti d'opposition Coalition démocratique (DK). Refusant de se laisser intimider par les menaces de Viktor Orbán, les organisateurs de la Pride de Budapest avaient annoncé à têtu· le maintien de la parade prévue cette année le 28 juin. Dans la foulée, nous avions publié une tribune transpartisane signée par plus de 150 parlementaires et plus que jamais d'actualité : "L’Union européenne doit agir, et vite, pour stopper ces dérives. Jusqu’où laissera-t-on aller ces propagateurs de haine ?"

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Crédit photo : Ferenc Isza / AFP

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