LGBTQI+Le Danemark autorise (enfin) le don du sang pour les homosexuels, mais sous conditions

Par Youen Tanguy le 27/08/2018
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Au Danemark, les hommes gays ou bisexuels pourront bientôt donner leur sang... à condition de ne pas avoir eu de relations sexuelles depuis plus de quatre mois.

C'est une avancée en demi-teinte. Au Danemark, les hommes homosexuels ou bisexuels vont bientôt pouvoir donner leur sang, a annoncé la ministre de la Santé Ellen Trane Nørby au site danois DR Nyheder.

Une mesure que l'on qualifierait de progressiste... si elle n'était pas assortie d'une condition discriminante : ne pas avoir eu de relations sexuelles dans les quatre mois qui précèdent le don. Cette condition est en revanche levée si la personne se trouve dans une relation monogame.

« Tous les mécanismes de sécurité de notre système de don de sang reposent sur la confiance et nous avons des tests très avancés qui filtrent le sang », a déclaré Ellen Trane Nørby, qui a ajouté que cette réforme prendrait effet courant 2019. En France, les hommes homosexuels aussi peuvent donner leur sang. Là encore sous conditions.

Des discriminations en France aussi

Depuis juillet 2016, les hommes homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang dans l'hexagone, geste qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du VIH. Mais cette possibilité est soumise à des conditions fixées par un arrêté du 5 avril 2016, notamment l'abstinence d'un an, qui doit être déclarée lors d'un entretien préalable.

En juin dernier, un Français de 48 ans, qui s’est vu refuser plusieurs fois de donner son sang parce qu’il est homosexuel, et qu’il n’a pas respecté la période d’abstinence d’un an demandé par la réglementation en vigueur depuis 2016, a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour discrimination.

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Recours de plusieurs associations

Fin 2017, le Conseil d'État avait rejeté la demande de quatre associations (Mousse, Stop Homophobie, Comité Idaho France et Élus locaux contre le Sida) de lever cette condition d'abstinence.

En imposant cette abstinence, le ministère de la Santé « s'est fondé non sur l'orientation sexuelle mais sur le comportement sexuel et n'a pas adopté une mesure discriminatoire illégale », avait jugé la plus haute juridiction administrative.

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