sexismeDes icônes gays, noires et féministes dans les couloirs d’Oxford

Par Julie Baret le 05/07/2016
l'Université d'Oxford portraits d'hommes blancs icônes gays, noires et féministes

Pour donner davantage de visibilité à la diversité dans ses locaux, l’Université d’Oxford va troquer les portraits d’hommes blancs qui ornent ses murs pour des icônes gays, noires et féministes.

« Un des lieux d’apprentissage les plus masculins, pâles et rassis de Grande-Bretagne », telle est décrite l’Université d’Oxford par la population anglaise. Et pour preuve, le lieu d’enseignement n’a admis que 27 étudiants noirs en premier cycle en 2014.
Pour pallier ce manque de diversité de genre et d'ethnie, l’institution a donc décidé de mener une action symbolique en remplaçant les portraits d’hommes blancs qui peuplent ses couloirs, par des figures féministes, gays et noires.
Ainsi, des dizaines de nouveaux portraits – en photographie ou en peinture – ont déjà été commandés par l’Université ; il reviendra ensuite aux employés et aux étudiants d’élire les « sujets appropriés ».

Première femme évêque d'Angleterre, militants, écrivains...

D'autres peintures et photographies ont d’ores et déjà commencé à se hisser sur les murs de la prestigieuse université comme par exemple celle de Libby Lane, la première femme évêque de l’Église d’Angleterre, Lucy Banda Sichone, une militante des droits de l’homme en Zambie, l’homme politique Norman Manley qui a défendu le suffrage universel en Jamaïque ou encore l’écrivain féministe Naomi Wolf.

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Le portrait de Libby Lane peint par Tom Croft pour Oxford - crédit photo Mark Waugh/telegraph.co.uk

Celle-ci a étudié au New College – un établissement constitutif de l’Université d’Oxford – et soutient le pouvoir symbolique mais aussi constructif d’une telle initiative :

Bien que les images ne soient pas équivalente à une égalité de genre ou à une égalité ethnique, je ne pense pas que ce soit trivial. Si tout ce que vous voyez ce sont des hommes blancs, des hommes blancs, des hommes blancs, c’est très difficile de croire que la société pense que vous avez une place dans l’Histoire. Changer d’iconographie permet de changer la manière dont vous voyez l’Histoire.

Remettre en cause les stéréotypes et les préjugés

Lord Macdonald, le président du Wadham college – un autre bâtiment universitaire – s’est lui aussi exprimé en faveur de ce renouvellement :

Concernant la prédominance des portraits d’hommes blancs, il s’agit de grandes figures et ils méritent leur place dans notre Histoire. Mais le Wadham College est fier de sa diversité et il est temps d’en tenir compte dans les portraits qui ornent nos murs.

Cette initiative s’inscrit dans le projet de Diversification des Portraits lancé en 2014, et qui compte recueillir à terme 250 portraits d’individus ayant « remis en cause les stéréotypes et les préjugés de leur époque » ; ils seront exposés aux quatre coins de l’Université pour « refléter les contributions remarquables de certains individus à la culture, l’égalité et la tolérance d’Oxford ».
Pour en savoir plus :
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Crédit photo couverture Eb Webster/Flickr