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cinémaAvec "Cuckoo", Hunter Schafer prend son envol après "Euphoria"

Par Thomas Desroches le 22/04/2024
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Récompensé au Festival international du film fantastique de Bruxelles (Bifff), le déjanté Cuckoo de Tilman Singer offre à l'actrice Hunter Schafer son premier rôle principal au cinéma.

Elle sait tout faire. Dans Cuckoo, du cinéaste allemand Tilman Singer, l'actrice Hunter Schafer joue de la basse, pratique la langue des signes, manie un couteau papillon comme une pro… En somme, une héroïne de film d’horreur badass comme on les aime. Le film signe le premier rôle principal de l’actrice découverte avec la série Euphoria. Elle y interprète Gretchen, une adolescente américaine forcée de suivre son père et sa nouvelle famille dans les Alpes bavaroises. Mais leur hôtel perdu au milieu de nulle part devient le théâtre d'événements inquiétants quand Gretchen comprend qu’elle est pourchassée par une femme étrange.

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Ce dimanche 21 avril, le Festival international du film fantastique de Bruxelles (Bifff) a récompensé Cuckoo d'un Corbeau d'argent. Une conclusion positive après que sa projection a souffert de commentaires lesbophobes, les mêmes qui avaient entraîné l'interruption de celle de Love Lies Bleeding quelques jours auparavant. À noter que si cette romance bodybuildée avec Kristen Stewart arrive en France le 12 juin, en revanche, le film de Tilman Singer n'a pas encore de date de sortie chez nous.

Premier rôle principal au cinéma

Après une carrière de mannequin, Hunter Schafer a été révélée au grand public en incarnant l'un des personnages principaux (Jules) de la série phénomène Euphoria, aux côtés de Zendaya. Elle passe ensuite au cinéma en incarnant Tigris, la cousine du tyrannique président Snow, dans le blockbuster Hunger Games : La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur. Avec Cuckoo – tourné avant Hunger Games –, l'actrice trans ne se contente plus d'un second rôle : elle est de tous les plans, et participe largement à faire de ce thriller horrifique une réussite. Un rôle exigeant, aussi bien émotionnellement que physiquement, dans lequel elle confirme l'étendue de son talent. Au cœur de toute la folie qui se dégage du film – le titre annonce la couleur : "cuckoo" signifie "fou" –, tous les regards sont tournés vers Hunter Schafer.

L'arrivée du film coïncide avec les récentes déclarations de l’actrice affirmant ne plus vouloir interpréter de personnages trans à l’écran. “J’ai travaillé dur pour être où je suis, pour outrepasser les obstacles de ma transition, développe-t-elle dans un entretien pour le magazine GQ. Maintenant, je veux juste être une fille et avancer.” Bien qu’elle soit l’une des personnalités trans les plus médiatisées au monde, Hunter Schafer refuse d’être réduite à une étiquette : “Je crois réellement que ne pas en faire la pièce maîtresse de mon travail me permettra d’aller plus loin.” Accéder à tous les rôles, sans faire de sa transidentité un sujet, c'est là que l’Américaine situe son geste militant. Alors Cuckoo lui ouvre la voie. Elle y incarne une héroïne cisgenre qui n’en demeure pas moins queer : son personnage vit une idylle avec Ed, jouée par la Française Àstrid Berges-Frisbey. Cette histoire d’amour connaît même une fin heureuse, ce qui est assez rare dans l'univers impitoyable des films d'horreur.

On retrouvera Hunter Schafer à l’affiche de Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos (dont on avait apprécié Pauvres créatures), présenté en compétition au Festival de Cannes 2024 et qui arrive en salles le 26 juin.

>> Cuckoo, de Tilman Singer. Un jour en France (on l'espère !).

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Crédit : Waypoint Entertainment

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