Pour en savoir davantage sur la "double peine" qu'affrontent les LGBT+ racisé.e.s, et donc apporter soutien et aide adéquates, participez à la première enquête nationale sur le sujet.
Une personne racisée est une personne qui fait partie, de façon réelle ou supposée, d'un groupe pouvant être réduit à sa couleur de peau, ses origines ou son appartenance ethnique. Quand celle-ci est également - ou perçue comme - lesbienne, gay, bi ou trans, elle est face aux risques de subir une double peine : être victime des LGBTphobies et de racisme.
En Sciences humaines et sociales, on parle d'intersectionnalité. Ce concept est utilisé dès 1989 pour étudier le black feminism américain, et s'intéresse à l'interaction - ou non - des différentes formes de discrimination qui s'exercent sur une personne et qui (re)produisent les inégalités sociales.
Inquiète du rejet croissant des minorités dans la société en général ainsi qu'au sein de la communauté LGBT, et face à l'absence d'enquête d'ampleur sur ce phénomène pourtant constaté par les associations et le milieu de la Recherche, SOS homophobie s'est penchée sur cette double discrimination.
On s'est dit qu'il fallait agir pour comprendre le phénomène et surtout pour lutter contre.
L'été dernier, l'association a créé le groupe de travail Racisme et Diversité ethnique (R.e.D.) et hier, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, elle a lancé la toute première enquête nationale sur le vécu des personnes LGBT+ racisé.e.s en France. Celle-ci repose sur un questionnaire anonyme en ligne - qui sera également distribué lors des actions de l'association - réalisé par le R.e.D pour comprendre le ressenti et les expériences vécues, plus que pour de dresser des statistiques descriptives.
"Dans un contexte majoritairement hétérosexuel, blanc et cisgenre, la parole des personnes LGBT+ racisées doit être relayée et valorisée avec davantage de force", analyse l'association, "il ne s'agit pas tant de donner la parole que de porter la parole des personnes LGBT+ racisées grâce au poids de SOS homophobie" qui s'est imposé comme le premier observatoire des LGBTphobies en France en vertu de son rapport annuel sur l'homophobie, ainsi que de ses enquêtes sur les LGBTphobies dans le sport, chez les seniors, en milieu étudiant, etc.
L'objectif ? Rassembler le plus de témoignages possibles de victimes comme de témoins des discriminations, avec une diversité maximum de répondant.e.s, de manière à être le plus représentatif possible, et pouvoir ensuite "en fonction des besoins, apporter présence, soutien, information, aide."
Pour participer à cette étude, rendez-vous ici.
Les témoignages seront recueillis jusqu'au 31 décembre 2017. L'ensemble des récits sera ensuite analysé et compilé par SOS homophobie afin de produire un ouvrage de synthèse et de référence au printemps 2018.
Couverture : Crédit photo SOS homophobie